• Je suis braiment désolée de pas aboir pu écrire un billet plus tôt bais j'ai été très balade ces derniers-jours.


    (Tu remarqueras que j'ai mis en gras pour que tu comprennes bien que c'est pas des fautes de frappe)


    En vrai j'ai pas eu un rhume mais c'est plus facile à retranscrire par écrit qu'une gastrhugine.


    Une gastro, un rhume et une angine quoi. Oui, parfaitement, les trois en même temps. Manquait plus que des mycoses et j'avais plus un orifice qui fonctionnait normalement.


    J'ai souffert, vraiment. A tel point que j'ai quand même transgressé un de mes principes les plus rigides, à savoir :


    "Jamais sur Facebook tu mettras en statut que tu es malade, qu'il fait froid ou que ta fille a la chiasse, tout le monde s'en branle."

     

    Dans l'affaire j'ai perdu 15 amis, le respect de tous les autres, mais je suis allée me frotter le visage sur du crépi et j'ai écouté le dernier album de Mylène Farmer pour purger ma peine, réglant ainsi ma dette envers la société.

    En même temps, pour ma défense, j'étais quand même bien à cran.

    4 jours que j'avais pas fumé.



    Et tu peux me croire, pour moi, c'est un exploit.

     

    Il faut dire que j'ai une petite obsession avec la cigarette.

     

    Pour te dire, petite, je rêvais d'être grande et d'avoir des enfants. Pas que pour les faire sauter dans mes bras en leur disant qu'ils étaient la plus jolie chose qui me soit arrivée.

     

    Pour les coucher, et fumer une cigarette assise dans mon canapé.


    J'imagine que, par mimétisme des scènes observées dans l'entrebâillement de la porte du salon alors qu'on me croyait couchée, j'y voyais là l'incarnation et la cristallisation de ce que pouvait être le bien-être à la sauce adulte.


    J'ai patiemment attendu d'être un peu grande pour mettre mes projets à exécution.

     

    J'ai commencé par la cigarette, puis j'ai acheté un canapé. Plus récemment, l'enfant à coucher est venue rejoindre le décor.

     

    Et tout est aussi bien que je l'imaginais, avec une mention spéciale pour le canapé l'enfant, quand même.


    La couillonnade dans l'affaire, c'est que le temps de réunir tout ce petit monde pour assouvir mon fantasme, j'ai bien dû faire en sorte, en attendant, d'associer la cigarette à d'autres moments de plaisir. Comme, en vrac : boire un café, parler au téléphone, boire du vin, lire un livre, regarder un film, rêvasser, boire un coca light (tu vois là, j'avais écrit caca light, signe que la gastro n'est pas encore très loin),
    feuilleter un magazine, travailler, et j'en passe.

     

    Rapidement, je n'ai pu que constater que si la cigarette était intimement liée au plaisir, j'avais au moins 20 moments de grâce par jour.


    Attendre le bus était devenu une fête, et même me taper le petit doigt dans la commode par un matin pluvieux de novembre, pourvu que ce soit avec une cigarette dans les mains.

     

    A ceux qui s'inquiétaient de mon sort, je répondais d'un sourire déjà jauni : "mais t'inquièèète, je suis pas accroooo, c'est la cigarette plaisiiiiir".

     

    Argument de choc, vous en conviendrez, et qui me donnait une grande supériorité par rapport aux nombreux accros qui ne juraient, eux, c'est bien connu, que par la cigarette qui ne fait pas plaisir, les cons.

    Là où ça se corse, c'est que j'ai pas fait un bac Littéraire pour rien, et que l'équation finale donne quelque chose du genre : si cigarette = plaisir, pas de cigarette = pas de plaisir.

    J'ai donc aujourd'hui l'impression que si j'arrête de fumer, je me condamne au malheur. Un malheur long et durable, de 80 années environ, qui plus est.


    Obsédée, je vous dis.

    Je peux dire pour chaque film que j'ai vu si les acteurs fument ou ne fument pas. Avec l'impression tenace que la vie est beaucoup plus douce pour les premiers. Même s'ils tentent d'échapper, suite à la disparition brutale de deux de leurs enfants et l'échec scolaire d'un troisième, à un serial killer qui veut leur fait manger des abats, pendant que les seconds se promènent en bord de mer avec un petit chiot trop mignon.

    Je peux dire, pour chaque personne de mon entourage, si elle fume ou pas, et quand une copine me raconte qu'elle à rencontré un mec, la question "Il fume ?" est invariablement la première avant celle "Il a une grosse bite ?"

    Ce à quoi elle me répond, selon les cas, que non mais que vraiment, il a d'autres super qualités dont il est vrai une très grosse carrière devant lui, ou que oui.

    Auquel cas invariablement, je les imagine tous les deux. Parler, boire, attendre, frémir, traîner, voyager, rigoler, dans des nuages de tabac.

    Et je me surprends alors à penser que dans ces volutes de fumée, même une rupture serait plus douce que dans une pièce aseptisée.

    Je vous avais prévenus, c'est grave, docteur.


  • Commentaires

    1
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 02:06
    Sam Lowry
    Le bonheur sans la cigarette
    Moi, depuis deux mois, ma vie est faite de multiples petits plaisirs, comme : sucer des bonbons à la nicotine, mâcher des chewing gums à la nicotine, recouvrir mon corps de patchs à la nicotine...

    Et comme je ne suis pas homme à tourner le dos au bonheur, crois bien que je ne réfrène pas mon plaisir (maintenant, mon pharmacien me fait la bise)

    Dit autrement, maintenant, en plus d'être (toujours) obsédé, je suis en plus pathétique (heureusement que je picole plus pour compenser...)
    2
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 03:01
    RosYCruZ
    Effectivement...
    Ce n'est plus une obsession, c'est carrément une raison de vivre !
    Moi, je dis que les non fumeurs devraient éviter de juger les fumeurs.... nan je déconne, sinon, nous, comment on se ferait plaisir ?^^
    Ya plus qu'une chose à faire : tomber dans le pathétique, comme Sam.
    3
    Val Reunion
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 09:32
    Val Reunion
    Salut

    Un petit moment déjà que je te lis (je peux te tutoyer hein), et quel plaisir de te lire.
    Pour la cigarette, voilà 7 ans que j'ai arreté et 7 ans que je vous envie, vous les fumeurs, bon ok je ne suis plus en manque dans l'absolu mais comme je sais quel plaisir çà apporte, j'ai toujours une tite voix qui me dit "pourquoi pas une de temps en temps", heureusement j'en ai une autre qui me raisonne et qui fait que je ne reprendrai pas.
    Aussi etonnant que çà pourrait l'être, j'aime la compagnie des fumeurs, je me régale de l'odeur de la cigarette, tu vois c'est grave chez moi aussi ! lol
    4
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 09:42
    Zzaz
    Quel article à contre-pied de tout ce qu'on entend et lit en ce moment!
    Et dire que je croyais que tu allais conclure sur "mais ma bonne résolution...".

    En fait, si je te lis bien, ta bonne résolution c'est de continuer! Grand bien te fasse!

    Je ne fais pas partie du clan des fumeurs parce que pour me rebeller au sein de ma famille de clopards à l'adolescence, j'ai décidé de ne jamais touché une cigarette. Par contre, j'ai aussi appris qu'il ne fallait pas dire sans arrêt à un fumeur combien c'est mal de fumer. Sinon, on m'en aurait presque mis une au bec! Alors je le répète: grand bien te fasse!
    5
    Gaël
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 11:14
    Gaël
    J'ai une théorie sur (tout, mais notamment) ce qui rend la clope si bonne. Théorie qui déclenche invariablement une vague d'ennui et de bâillements parmi mon auditoire, c'est pourquoi je résiste pas au plaisir de l'exposer ici.

    Alors voilà. Mettons que le péquin non-fumeur moyen ait en permanence 4 petites emmerdes qui lui trottent dans la tête. Genre: à combien sera la taxe d'habitation cette année, est-ce que le petit passera en 6e, fait chier de voir la belle-mère ce w-e, et ce grain de beauté sur la fesse, là, n'est-ce pas un cancer?
    Le principe de l'emmerde qui te trotte dans la tête, c'est que tu peux rien y faire là tout de suite, sauf y penser.

    Si le péquin moyen non fumeur a en moyenne 4 petites emmerdes, on peut en déduire que le péquin moyen fumeur en a 5: par exemple les impôts, le petit, la belle-mère, le cancer... et l'envie de fumer.

    C'est pas compliqué à résoudre comme emmerde, l'envie de fumer.

    Le fumeur peut donc en permanence résoudre 20% de ses emmerdes et avoir ainsi le sentiment de super bien maîtriser sa vie, contrairement au non fumeur qui en est réduit à se ronger maladivement les ongles en broyant du noir.

    JE TE VOIS, toi qui bâilles au fond.
    6
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 16:07
    Mademoiselle W.
    Pas H.S mais presque...
    C'est pas pour parasiter, mais j'ai bloqué sur la pénitence.

    Alors je me permet une petite vidéo sur les méfaits du crépi : http://www.youtube.com/watch?v=D9lL0-hHn4E

    Parce que je ne veux pas faire le constat de la vitesse à laquelle se remplit mon cendrier. Bouh !
    7
    Ady
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 23:14
    Ady
    Moi il m'a fallu arreter de fumer au moins 50 fois pour me débarasser de l'équation pas de cigarette = pas de plaisir.
    Et évidemment, depuis le 1er janvier j'ai arreté de fumer (encore une fois). Honte à moi!
    J'arrive à trouver le plaisir dans le fait de ne pas fumer, même si cela me manque dès fois.
    Par contre je suis devenue complètement accro aux chwing-gums à la nicottine. Je ne peux plus vivre sans, je les adore. Et je n'envisage pas d'arreter... les Nicorettes.
    8
    Lundi 10 Janvier 2011 à 11:36
    Piccolo
    Zut
    Dans le désordre le plus complet :
    - Mademoiselle W. ayant pris les fonctions de disc-jockey pour cette fois, pas de chanson !
    - Si ça ne tenait qu'à moi, et ce n'est pas la première fois que je dois dire ça, je ferais disparaître à jamais de la Terre le tabac (quelle connerie) et le Coca Cola Light (quelle abomination) et le Zéro pour faire bonne mesure.
    - Pour te punir tu as aussi le choix de voir ça en boucle : http://www.youtube.com/watch?v=Q16KpquGsIc
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    9
    Constance
    Mardi 11 Janvier 2011 à 12:59
    Constance
    Arrêter de fumer
    c'est de la merde (champs lexical de la gastro).
    10
    cck
    Vendredi 14 Janvier 2011 à 23:43
    cck
    mare de la gastro
    moi aussi j'en ai mare de la gastro. fumer ou gerber il faut choisir... enfin quand on a le choix
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