• J’ai toujours adoré ça. Quand j’étais petite, ça me sortait même du lit. Tête dans le pâté, je me souvenais tout d’un coup que j’avais un chocolat à manger en me levant. Ca me collait direct un guili dans le ventre de bonheur. D’ailleurs j’étais tellement contente que j’en mangeais deux à chaque fois, et que du coup c’était Noël le 12 décembre.

    Comme Ovary, je cherchais depuis un moment une idée de calendrier virtuel de l’Avent, avec un petit truc à découvrir tous les jours, du 1er au 24 décembre.

    J’ai pensé à raconter un truc qui m’est arrivé par an depuis que je me suis gracieusement extirpé du ventre non moins gracieux de ma maman.

    Ca tombait bien parce que justement depuis ce jour il y a 24 années qui se sont écoulées. Comme le nombre de jours qui nous séparent de Noël quoi… Oui parce que j’aurais eu 12 ans, pour vous aussi ça aurait été Noël le 12 décembre.

    Puis je me suis dit que ça allait être compliqué. Et que me première dent, mon premier pipi sur le pot et mon premier rot, ça risquait de pas vous passionner longtemps.

    Et que si, par bonheur, ça vous passionnait longtemps, vous risqueriez d’être déçus parce qu’à partir de 6 ans il y avait plus beaucoup d’histoires de dents et encore moins d’histoires de pipi dans le pot.
    Des histoires de rot, si, encore pas mal, mais je suis une femme glamour bordel de merde.

    Et l’autre jour j’étais dans le métro et le temps me paraissait long. Du coup j’ai joué à mon jeu préféré dans le métro quand le temps me paraît long : je dois penser à un ex et à notre "histoire" pendant une station entière. Je vous dis que ça, heureusement que les stations sont pas longues à traverser parce que parfois je me retrouve à court d’idée. Faut dire qu'une "histoire" de 27 secondes phase de séduction comprise, on en a quand même vite fait le tour.
    Quand le métro arrive (enfin) à la station suivante, hop, je zappe, et j’en prends un autre.

    La dernière fois, je me suis arrêtée à 7, pas qu’il y en avait plus (bah oui j’en ai quelques uns en sotck d’ "ex", galochés quand j’avais 17 ans et demi bientôt 22), mais parce que j’étais arrivée à ma station. Je me suis demandée comment ça serait passé si j’avais habité à l’autre bout de Paris.

    Je vais avoir ma réponse parce qu’à partir d’aujourd’hui, j’ai 24 stations devant moi. Je sais pas jà quelle station je vais devoir descendre, mais ce qui est clair c’est que je risque de voyager !

    Kmille, en mode attention-à-la-fermeture-des-portes-attention-au-départ


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  • Le badge avec ton nom à faire glisser sur la borne pour activer le tourniquet de l’entrée, et à fixer ensuite sur ta chemise. Je reste toujours coincée dans le tourniquet et j’ai toujours pas compris le système de pince du badge.

    L’ascenseur qui t’amène à ton étage. Plus c’est haut, plus c’est dur. Trouver un truc à dire que tout le monde sait que c’est juste histoire de parler tellement c’est inintéressant, ou ne rien à dire et passer pour une rustre tellement t’es même pas capable de dire quelque chose juste histoire de parler même si c’est inintéressant.

    Arriver à ton bureau qui sent la photocopieuse, et t’installer sur ton fauteuil pivotant qui pivote plus depuis que tu t’es fait piquer le tien qui pivotait très bien.

    Dire Bonjour à ton collègue de gauche qui mâche son chewing-gum la bouche ouverte et à ton collègue de droite qui fait grève de déo. Ou l’inverse d’ailleurs, n’y voyez aucune connotation politique.

    Chercher M’sieur Dubois est qu’on te réponde qu’il est « en » clientèle ou « en » réserve.

    Vouloir aller cherche un truc à la « cafet’ » et être obligée de demander à tout l’étage : « Je vous ramène quelque chose ? » Devoir ramener sept cafés, et un KitKat, sans la monnaie naturellement.

    Prendre ton café avec a petite touillette en plastique, et devoir le boire dehors pour fumer une cigarette.

    Vouloir rentrer. Et t’apercevoir que tu as laissé ton badge là-haut.

    Prendre l’ascenseur, encore. Avec M’sieur Dubois, cette fois. Regarder la matière blanche coincée aux commissures de ces lèvres, et bloquer dessus, sans pouvoir lui dire.

    Aller à un « debrief » avec ton « N+1 ».

    Envoyer et recevoir des mails avec les mots « process », « propal », « asap » et « RAS », rien comprendre. En recevoir un avec « STP ». Comprendre.

    Aller à la cantine qui sent la viande en sauce, et faire la queue parce qu’aujourd’hui c’est frites, en tenant un plateau un peu humide.

    Te faire baiser et récupérer les 5 dernières frites de la tournée, cramées et froides. Demander beaucoup de mayo, pour donner du goût.

    T’asseoir avec les collègues, et parler de séminaire, de formation, de RTT et de cet enfoiré de M’sieur Dubois.

    Te rabattre sur le pain parce que la mayo aux frites ça passe mal, et t’apercevoir que t’as posé le croûton pile poil là où c’était humide dans le plateau. 

    Aller fumer ton café et boire ta cigarette, et avoir un gros coup de barre.

    Remonter, par l’escalier cette fois, parce qu’après les frites-mayo, t’as vraiment pas intérêt à parler trop près des gens.

    Avoir les yeux qui se ferment pendant que tu « check » tes mails devant ton ordi.

    Avoir envie d’aller aux toilettes, et te dire que tu iras quand tu seras tranquille chez toi, c’est moins gênant.

    Dire « Bonjour » au monsieur qui vient vider les poubelles et « Au revoir » aux « collègues ».

    Reprendre l’ascenceur, et te dire que t’as plus qu’une heure de transport avant d’être tranquille chez toi.

    Kmille, en mode pas-très-corporate


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  • Y en a qui cherchent des amoureux sur Meetic et des amis sur Facebook. Et y en a qui moi je préfère parler à des conseillers virtuels. Mais oui, vous savez, les petits bonshommes animés qui apparaissent sur certains sites, et auxquels vous pouvez poser des questions pour installer Internet, ouvrir un crédit revolving ou faire monter une mayonnaise. Moi j’engage la conversation avec eux, et je me fends la margoulette.

    Sauf quand ils se foutent de ma gueule. Et bah j’vous dis que ça, Chloé,  hier, elle avait du passer une mauvaise journée.

    - Salut Chloé c’est Kmille !
    - Bonsoir. Quelle heureuse coïncidence vous avez le même prénom que moi ! Est-ce réellement comme ça que vous vous appelez ?
    - T’es un peu à la masse Chloé. Je m’appelle Kmille.
    - Je l’avais déjà noté. Quelle coïncidence vous avez le même prénom que moi. Est-ce vraiment votre prénom.
    - - Mais t’es bête ou t’es bête ? Je m’appelle Kmille !
    - Votre prénom ne peut pas être Kmille ; Est-ce vraiment comme cela que vous vous appelez ?
    - Oui… Ca te plaît pas ?
    - D’accord Kmille.
    - Non mais dis moi si je te fais de la peine avec mon prénom…
    - Votre prénom est Kmille. Que puis-je faire pour vous aider ?
    - M'en trouver un autre…

    Kmile, en mode ma-vengeance-sera-terrible-à-demain-Chloé


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  • - Qu'est ce que t'as dans les cheveux ? Du chewing gum ?
    - Non. De la pâte à prouts.

    Samedi. Grosse soirée. L’anniversaire d’un pote de pote de pote. Le genre de soirée où on ne connaît personne et où on a pas très envie d’aller.

    C’est pas grave, elle y va quand même, elle verra bien.

    Après quelques petits verres, elle se dit qu’elle a bien fait d’y aller. Elle est super à l’aise, les gens sont supers sympas et elle est super bourrée.

    C’est l’heure du gâteau et des cadeaux. Super marrants les mecs en plus, ils ont offert au gars de la pâte à prouts.

    Puis ça commence à parler grèves. Et constitution. Et politique. Elle est plutôt de droite. Ils sont super à gauche.

    Et c’est là que tout part en sucettes. De la fille super cool, elle passe à la fille super mal vue. Elle sent que les choses commencent sérieusement à lui échapper.

    Elle a pas mal bu, et on sait que l’alcool rend pas mal con.Ou plutôt pas mal buté. Du genre à continuer quand il vaudrait mieux s’arrêter. Et à dire que la Constitution, ceux qui ont voté non c’est qu’ils n’avaient pas compris.

    Alors évidemment, ceux qui ont voté non ça ne leur a pas bien fait plaisir. Il y en a même une qui dormait depuis une heure dans le canapé, qui s’est réveillée en hurlant : « Bah t’as qu’à dire aussi qu’on est tous des cons, pétasse ! »

    Pas tous. Mais toi, oui, elle a pensé très fort. Mais elle n’a rien dit. Et ils ont décidé d’aller se coucher.

    Ils dormaient par terre, dans la même salle. Elle a dormi d’un sommeil profond.

    Elle s’est réveillée avec un peu mal au crâne. Alors elle a passé sa main dans ses cheveux.

    De la pâte à prouts. Partout. Bleue. Emmêlée dans ses mèches et collée à son crâne. Et qui faisait des bruits de prouts quand elle passait ses mains dedans.

    Elle a enfoncé dans son duvet son corps, sa tête, ses cheveux et sa pâte à prouts et elle en est sortie que quand tout le monde était parti. En jurant de se venger. Ou de ne plus jamais dire qu’elle n’aimait pas les grèves mais qu’elle aimait la Constitution.

    Ou en tout cas pas devant des gens butés qui se vengeraient à coups de pâtes à prouts dans les cheveux.

    Kmille, en mode-t’inquiète-Pauline-la-pâte-à-prouts-c’est-comme-les-grèves-
    un-jour-ça-s’arrête.


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  • Je rêve que, quelques mètres avant que je n’arrive au feu, le feu passe à l’orange et les voitures ralentissent. Et que, au moment où je me retrouve devant le passage clouté, le petit bonhomme passe au vert.

    C’est quand même pas compliqué. Et pourtant, la vie me le refuse.

    Croyez-moi ou pas, ça ne m’est JAMAIS arrivé. Et depuis quelques semaines, ça tourne même à l’obsession. Pour tout vous dire, ça me fait même monter des larmes d’énervement aux yeux à chaque fois que ça se produit. Ou plutôt que ça ne se produit pas. C’est à dire tout le temps.

    Dans le meilleur des cas, il est rouge pour les piétons et vert pour les voitures. Et j’attends. C’est énervant, mais ce n’est pas le pire.

    Le pire, c’est quand le bonhomme est vert, mais qu’il est encore à quelques mètres de moi. Tous les deux, on se défie du regard. Je lui dis tout bas que j’aurais sa peau. Il me nargue de son vert vif. Quelques secondes après, mon pied s’apprête à se poser sur le passage, et je m’apprête à crier victoire.

    Et là, au moment où mon orteil effleure la terre promise, le bonhomme revêt son costume rouge, dans un dernier éclair de sournoiserie.

    Je tais mon angoisse et mon désespoir, je lui tourne le dos, et j’attends même pas qu’il redevienne vert pour traverser, juste pour le faire chier.

    Et que vous dire des cas où les deux feux sont au rouge et les voitures à l’arrêt… Ces fois où j’hésite à passer et où j’ai l’impression que tous les automobilistes se rient de moi. Ces fois où, pour me donner de la contenance, je saisis mon téléphone. Ces fois où, après m’être dit que j’aurais eu 18 fois le temps de passer, je me décide à y aller. Et qu’il est évidemment trop tard.

    Kmille, en mode je-l’aurai-un-jour-je-l’aurai !


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