• J’ai une théorie qui veut que quand on pense très fort à quelque chose, ça ne se passe pas. Ca part d’un constat simple : il y a tellement de possibilités dans la vie qu’il y a une chance infime pour que ce que tu imagines et ce qui se passe coïncide.

    Par exemple, imagine : tu dois tirer une carte dans un jeu de 52. Pense très très très fort que tu vas tirer un 2 de cœur, et même, dis le à celui qui t’accompagne dans cette expérience hors du commun. (le veinard)

    Franchement, je mets mes deux mains à couper que tu tomberas pas sur le 2 de cœur. Alors que si tu y avais pas réfléchi, il y avait une chance sur 52 pour que tu tombes dessus. C’est pas beaucoup déjà, certes, mais c’est plus que si tu y avais pensé fort. Alors à ce stade, c’est pas la peine de me sortir le coup des probabilités, et que si, j’avais une chance sur 52 de la tirer, que j’y pense avant ou pas.

    C’est d’autant pas la peine que j’ai jamais aimé les probabilités, et que je me suis ridiculisée devant toute ma classe de terminale, 2 jours avant le bac, en disant à la prof : « je comprends pas votre truc d’une chance sur 52, pour moi il y a une chance sur deux que je tombe dessus : soit je tombe dessus, soit non. »

    Tout ça pour dire que oui, je sais, il y a toujours un 2 de cœur et 51 autres cartes, mais si tu penses très fort à celle-là, tu mets moins de chances de ton côté pour que tu la tires.

    Et ça marche avec tout le reste, y compris des choses beaucoup plus palpitantes. Par exemple, à penser très fort qu’il te rappellera ce soir, ou demain, ou après-demain, tu mets toutes les chances de ton côté pour qu’il te rappelle après après demain.

    A penser très fort qu’il te rappellera, à imaginer ce moment, où tu verras son doux nom s’afficher, ou tu auras ton petit cœur qui fera un bond et où tu décrocheras de ta voix la plus sensuelle et ridicule , tu mets toutes les chances de ton côté pour qu’il rappelle jamais.

    Rappelle toi la théorie du 2 de cœur, sauf que dans le cas de l’appel, il y a encore plus que 52 possibilités : il y a le fait qu’il appelle, ou pas, qu’il envoie un message, un mail, un pigeon voyageur, le tout demain, après demain, après après demain, et ainsi de suite pour tous les jours qu’il te reste à vivre.

    Tu vois, ça fait beaucoup de possibilités. Et donc peu de chance pour qu’il se passe pil poil ce que tu as imaginé.

    Elle est utile cette théorie. Contrairement à celle de Pythagore. C’est vrai quoi, ça n’a jamais servi à personne ni à rien, sauf à faire chier les étudiants, de savoir que dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autre côtés.

    Franchement, elle mériterait d’être connue. Ca sert vachement pour éviter les trucs foiros. Par exemple, si tu ne veux vraiment pas te faire attaquer par un troupeau d’otaries vert anis en bas de chez toi, imagine le très fort. Tu verras, tout se passera bien.
    Mais aussi, si tu ne veux vraiment pas rater ton train pour les vacances, imagine précisément l’heure qui passe, le train qui part, et toi tout seul comme un con sur le quai.
    Et remercie moi bien fort parce que je te signale juste que c’est grâce à moi que tu as réussi à le choper à temps ce train.

    Mais ce qui est chiant par contre, c’est que ça marche aussi dans l’autre sens. Par exemple, tu as une perspective qui te fait vraiment plaisir. Evidemment, si tu crois en moi et en ma théorie, tu vas surtout pas en parler trop, et tu vas faire attention à ne pas trop la visualiser dans ta tête.

    Sauf que quand tu passes deux jours tout pourris et que tu as une soirée super de prévue, tu peux pas vraiment t’empêcher d’y penser. Même furtivement, même en chassant tes pensées par superstition, même tout ça.

    Ma soirée de samedi, j’y avais un peu pensé, malgré moi. J’avais imaginé des choses, des scènes, des discussions. Alors, évidemment, ça ne s’est pas tout à fait passé comme prévu.

    La suite peut être demain comme dirait l’autre (que je ne peux que vous conseiller d’aller visiter)

    Kmille, en mode je-crois-que-je-vais-déposer-un-brevet-pour-ma-théorie


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  • Le plus dur, c’est pas de les imaginer se marrer ou faire des projets. C’est de voir sa cicatrice près de la commissure des lèvres et de me dire que bientôt elle la connaîtra aussi bien que moi.

    Et qu’elle passera son doigt dessus, comme moi.

    C’est bizarre j’ai l’impression qu’elle habite dans ma maison. Qu’elle s’est introduite par effraction et qu’elle fouille dans mes affaires.

    Alors que c’est lui qui s’est introduit et sûrement pas par effraction. Berk.

    Pour le garder, il faudrait qu’elle ne l’aime jamais. Le problème c’est que je mets au défi n’importe quelle fille de cette Terre à se réveiller tous les matins à côté de lui sans en tomber amoureuse.

    Réfléchissez bien avant de toper, elles ont nombreuses à avoir essayé, et elles ont toutes échoué.

    Kmille en mode les-imaginer-faire-des-projets-j’aime-pas-trop-non-plus-hein


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  • Un peu trop vite, parfois. Et un peu violemment, aussi. Bref, elle est rodée la petite.

    Je me le disais souvent, ça, à l’époque ou j’étais Ste Camille, victime innocente des bassesses de ce monde en général et des hommes en particulier. J’en chiais mais c’était pour du meilleur, puisqu’un jour je m’en sortirai et pas lui, pas eux.

    La roue a tourné en effet. Elle a mouliné même. Je m’en suis sortie, et en beauté s’il vous plaît. Décidée, résignée, et apaisée. Grâce aux bras d’un autre, certes, mais ça compte quand même.

    Puis j’ai voulu plus, à défaut de pouvoir mieux. Alors plutôt que de fermer cœur et porte aux tentatives d’approche de celui qu’on appellera désormais mon ex (et que sur son nom je vais passer un coup de typex – Grand Corps Malade, spéciale dédicace si tu me lis jte kiffe grave) j’ai joué le jeu. Le jeu de celle qui en a chié et qui prend un plaisir malsain à voir les rôles s’inverser et les cartes se redistribuer.

    J’ai donc alimenté consciencieusement l’ambiguïté, toute protégée que j’étais par les bras et la présence de l’autre.

    J’ai pensé à l’un quand j’étais avec l’autre, pensé à l’autre quand j’étais avec l’un, quitté l’un pour retrouver l’autre, et quitté l’autre pour retrouver l’un.

    Je tenais les rennes, je ne prenais pas de risque, je me rassurais de l’absence de l’un par la présence de l’autre, et réciproquement.

    Puis un jour l’un s’en est allé. Si vous avez suivi, il restait quand même l’autre. Merde c’est pas compliqué, c’est pas comme s’ils étaient 10…

    C’est triste une rupture, surtout quand c’est un mec comme l’un. Mais la douleur vous la sentez moins passer quand vous arrivez à vous nourrir de la pensée de l’autre.

    Puis l’autre joue parfaitement le rôle que vous lui avez attribué, en vous faisant sentir que finalement, c’est pas comme si vous étiez seule.

    Donc finalement tout le monde il est content. L’un est parti voir ailleurs si l’herbe était plus verte, l’autre fait son petit bout de chemin dans sa tête, et vous vous êtes pas vraiment en couple, mais pas vraiment seule non plus.

    Jusqu’au jour ou l’autre vous annonce que lui non plus il n’est plus vraiment seul. Il ne l’est même plus du tout, puisqu’il a trouvé chaussure à son pied. Un pied pourtant difficile à chausser, c’est dire si la chaussure doit être ajustée.

    Vous lui dites que c’est génial et que vous êtes ravie, mais bizarrement ça vous colle un horrible mal de bide en même temps.

    En fait vous venez d’expérimenter le fait que oui, la roue tourne, mais elle ne fait pas qu’un tour.

    Vous récoltez ce que vous avez semé, et vous vous dites que la moisson est vraiment pourrie cette année.

    Kmille, en mode c’est-le-jeu-ma-pauvre-Lucette


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  • Je suis plutôt pas violente comme fille, mais je pourrai perforer les intestins et crever les yeux dans un jet de sang avec des bouts de truc dedans aux gens qui OSENT me faire répéter quand je parle.

    Bon attention hein, si genre t'es en train d'utiliser un marteau piqueur en écoutant ton MP3, je veux bien répéter, à la limite. Va pas croire que je suis une psychopathe non plus.

    Sans le MP3, je ne te jette pas la pierre (Pierre) mais je suis à deux doigts de m'énerver. Puis alors s’il y a même pas de marteau piqueur dans l'histoire, là, tu risques de prendre cher.

    Mais rassure toi, là encore, il y a des nuances. Mon degré d’irritation dépendra de ta façon de me demander que je répète. On a tous nos petites manies à ce niveau : il y a le classique « comment ? », le poli « pardon ? », le hésitant « le… ? », qui prend soin d’utiliser l’article précédant le mot qu’il a pas compris, pour bien montrer que quand même, il a essayé de suivre. Et il y a l’autre.

    Celui qui me donne des envies de meurtre. Celui qui consiste à adopter un rictus horrible : nez et yeux froncés, bouche entrouverte laissant apparaître les dents du haut. (là, tu vois, ça fait 12 fois que je fais la grimace pour l’expliquer. Qu’est-ce qu’on ferait pas par amour pour vous). Et à l’accompagner d’un long, plaintif et lascif : « heeeeeein ? »

    Après, il y a aussi des situations plus ou moins énervantes.

    Voire ridicules. Pendant l’amour par exemple. Va-t-en répéter un truc que t’as dit pendant l’amour.
    - « Hmmouaa c’est bon… »
    - « Heein ? »
    - Je disais « hmmouaa c’est bon »

    Tu vois, tout de suite ça fait cake. Sans parler du fait que quand t’as répété deux fois un truc comme ça, l’autre se sent obligé de répondre, un truc qui sera forcément con puisque ta phrase n’attendait pas de réponse. Ca donnera hein
    - « C’est vrai c’est bien ? »
    - « Non non je déconne c’était juste histoire de casser l’ambiance en se disant des trucs bêtes, tu vois ça marche bien ».

    A la suite d’une blague aussi, t’as toujours l’air con quand tu dois répéter. Tu sors une petite boutade aussi spontanée que naze, qui, tu espères, se perdra dans le flot de la discussion parce qu’elle ne méritait pas beaucoup plus. Pour peu qu’on te demande : « pardon ? », là je ne peux que te conseiller de pas répéter, au risque de vivre un grand moment de solitude. Et crois-moi, je sais de quoi je parle.

    Mais le pire du pire pour moi, c’est quand on te fait répéter une fois que t’as vraiment fini ta phrase. Il y a des gens qui ont le chic pour ça. Tu parles, et au moment où tu as terminé ton affaire et que tu y a mis le point final, ton interlocuteur laisse s’écouler une longue seconde d’un silence lourd et pesant avant de te dire : « hein ? »

    Je reprends où là ? C’est quand que tu as arrêté de m’écouter ? C’est sur le dernier mot que tu as flanché ou je suis censée reprendre après la virgule ? Ou si tu préfères on peut reprendre à partir du moment où je suis arrivée ?

    Dans ces cas là, tu peux te brosser Martine pour que je te redise un mot. Rassure-toi tu perds pas grand chose.

    Les gens qui me connaissent bien savent que j’ai un léger petit souci avec ça. L’avantage c’est qu’ils tendent l’oreille. L’inconvénient c’est qu’ils osent plus me faire répéter.

    Ce qui donne des scènes peu probables, comme l’autre jour au supermarché avec mon père.

    Moi : « Fais gaffe au cadis Pap j’ai laissé mon ordi dedans.
    Lui : « Non non je crois qu’il reste des courgettes à la maison. »

    Kmille, en mode ah-bon-ça-va-alors


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  • J’ai jamais bien compris ce que ça voulait dire que de s’aimer soi-même. L’image de la nana qui croise son reflet dans la glace dans un cri de joie ou un élan d’admiration, ça me parle pas beaucoup.
    Celle de la nana qui répond « oui, beaucoup », à la question « est-ce que tu t’aimes », non plus. Faut dire que c’est con comme question, je vous l’accorde. Mais quand même.

    Je connais personne qui, à la question « Qui est la personne qui compte le plus au monde pour toi ?», répond « moi ». C’est encore plus con comme question, mais re-quand même. Presque aussi con que celle de mes cousines Lalo et Manou qui demandent à tous leurs cousins s’ils seraient plus tristes si c’était leur papa ou leur maman qui mourrait.

    Et pourtant. Ca serait bien ça la vraie logique.

    Quand je reçois des gens chez moi, je fais en sorte qu’ils soient bien. Je prépare à manger (j’essaye, quoi…), de préférence des trucs bons. Je suis souriante et je ne rote pas (ou si peu). Je suis gentille avec eux, je m’intéresse à leur vie, et je fais en sorte qu’ils soient bien. Je cherche le meilleur en eux, plutôt que de m’attarder sur leurs défauts. Défauts que je vois plus comme des particularités que comme des tares, d’ailleurs. Sauf les violeurs pédophiles racistes, je les aime pas trop, eux. Et ça tombe bien parce qu’ils viennent pas souvent chez moi.

    En fait, j’ai un regard bienveillant. Je suis parfois fière, parfois touchée, parfois émue, parfois amusée, parfois irritée même, mais jamais indifférente.

    Et je suis sure que vous êtes pareils.

    Reste à savoir pourquoi on n’est pas comme ça avec nous-même. Alors qu’on est quand même la personne avec qui l’on passe le plus de temps. Celle qu’on devra supporter toute une vie, et peut être même bien encore après.

    On parle de tolérance et de concession dans le couple, parce que c’est comme ça qu’on harmonise une vie à deux. Et comment on fait pour harmoniser une vie toute seule si on ne se passe rien ?

    Ca vous est souvent arrivé, à vous, de dire « mais quelle sale gueule tu as » à la personne à côté de laquelle vous vous réveillez ?

    Moi non, à part à moi. Faut dire que j’ai sacrément une sale gueule au réveil.

    J’ai envie de me traiter en invité. Et ce du matin au soir parce que c’est quand même avec moi que je vais finir la nuit.

    D’ailleurs, là, je suis fatiguée. Et ça me viendrait pas à l’idée de tenir la jambe à un invité pour le laisser éveillé.

    Je lui ferai un lit douillet et je lui souhaiterai une bonne nuit.

    Je m’en vais donc de ce pas me faire un lit douillet, et me souhaiter une bonne nuit.

    Bon, et vraiment parce que c’est moi, je vais même m’autoriser à dormir dans mon lit.

    Et demain, peut être bien que je m’emmènerai prendre un café en terrasse au soleil.

    Kmille, en mode j’ai-été-schizophrène-mais-on-va-beaucoup-mieux.


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