• Demain, c'est MON jour.

    Demain, je vais marcher la tête haute, avec l'impression que les gens me regarderont un peu bizarrement avant de m'apercevoir que c'est parce que j'ai une bougie collée dans le cul. J'aurai l'impression que tout le monde LE sais. Mais à ceux qui m'appelleront sans s'en rappeler, je dirai rien, pour imaginer leur désarroi quand ils S'en rendront compte. Et quand ils essayeront de rattraper le truc, deux jours plus tard, je dirai "non c'est pas grave" en rajoutant " t'inquiète pas t'es pas le seul" avec une voix un peu triste juste parce que j'aime bien quand on est gêné pour moi.

    Ceux à qui le dirai, pour me la péter un peu une raison ou une autre, je les entends déjà s'exclamer : "ARREEEEEEETE ! C'EST VRAIIIII ? MAIS FELICITATIONS ! C'EST GENIAL ! FETE BIEN CA !!!"

    Ce qui est gentil, certes, mais bizarre aussi.

    D'abord parce que c'est pas si ouf que ça, finalement. Ca fait quand même pas moins de 25 fois que ça m'arrive. Et tiens toi bien, il paraitrait même que ça arrive à tout le monde. Une fois par an.

    Alors j'en ai pas tant que ça, des raisons d'être fière.

    Puis ça reste entre nous, mais j'y suis pas pour grand chose, en plus. Je me suis juste contentée de me laisser glisser glueusement gracieusement à l'extérieur du corps de ma maman. Qui elle, par contre, a dû en chier des bulles carrées. Surtout quand on sait qu'à ma naissance je pesais plus de 4 kilos, et qu'elle a même pas pu se consoler en voyant que j'étais belle, parce que je l'étais pas, belle.
    Tu vois à la maternité, le classique "il est où le petit monstre ?" fallait éviter le 29 septembre 1983 si tu voulais pas te rerouver avec une mort ou une dépression post accouchementale sur les bras et la conscience.

    Alors à la question qu'on me pose souvent (je sais pas bien pourquoi d'ailleurs, ni comment je dois vraiment le prendre) "tu crois que des parents trouvent toujours que leur bébé est beau, même s'il est moche", je réponds oui. Et heureusement pour le bébé, qui part déjà pas très bien quand même.

    Bref, tout ça pour dire que celle qui a du mérite, c'est pas moi, c'est ma maman mère (maman, j'ai le droit maintenant de dire "mère", j'ai 25 ans. Bordel.) Et que si il y en a bien une qui mérite qu'on lui souhaite quelque chose, c'est bien elle aussi. Faudrait inventer un mot pour les anniversaires d'accouchement des mamans. Maman cette journée, c'est un peu la tienne aussi, alors pour tout ce que tu m'as donné, dont la vie et mon portefeuille trop classe d'hier, et aussi pour les 17 points de suture que ma tête déjà bien pleine ont du t'infliger, et qui ont du t'obliger à marcher à marcher en cow boy pendant 10 jours, bon annicouchement ma petite môman.

    Et papa, je sais bien que t'y es pour quelque chose, aussi, un peu, mais déjà tu viens jamais ici et en plus a priori c'était pas trop dur pour toi, sans vilain jeu de mot, oh oh oh. Puis je vais arrêter, là, parce que j'ai un peu envie de vomir, d'un coup.

    Dans xx minutes maintenant, je serai passée de l'autre côté. Du côté de ceux qui ont "entre 25 et 30 ans". De ceux qui croient qu'ils ont plus le droit à la carte 12-25 alors qui sont même pas allés demander au monsieur de gare qui leur a donc pas dit qu'en vrai la carte 12-25 c'est plutôt une carte 12-27 puisqu'elle est valable jusqu'à la veille dudit âge.

    Dans une minute maintenant, quand je revivrai en nombre de secondes ce que j'ai déjà vécu jusque là, j'aurai 50 balais. Et plus mes règles. Alors que j'ai l'impression d'avoir vécu 10 ans, à peine. Et qu'il parait que celles à venir passent encore plus vite que celles-ci. En même temps, elles devraient être plus chargées, normalement. En évènements divers et variés dont je ne m'en vais pas t'énumérer le détail pour t'épargner la parenthèse mariage-bébés-vacances en bretagne avec un pull autour du cou je-suis-tellement-imprévisible-que-j'ai-aucune-idée-de-ce-dont-ma-vie-sera-faite.

    Si tu m'aimes et que tu veux m'envoyer un petit cadeau, vraiment ça me gène mais il parait que ça se fait pas de refuser. Et si je te fais vraiment trop de peine d'être une catherinette, tu pourras même m'en envoyer deux.

    kmille, en mode dernière-minute-de-ma-vie-de-moins-de-25-ans (et première du reste de ma vie, amen)


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  • Tout à l’heure j’ai bu un café. Et hier j’ai mangé des pâtes au thon. Tu veux du quotidien, de l’intime, tu vas en avoir tiens. Et peut-être même qu’un jour je vous raconterai si je fais caca-mou. Voilà, c’était pour la parenthèse scato, fort inintéressante mais oh combien utile pour vous détendre parce que je m’en vais vous parler d’un sujet sérieux.

    Je disais donc, tout à l’heure j’ai bu un café. Dans un café. Oui je suis une folle, moi aussi j’ai une vie Rock’n’roll. Et en terrasse pour pouvoir fumer plein de cigarettes observer les gens et respirer le bon air de Paris côté boulevard encombré de gens qui se la racontent en 4x4.

    Et à la table juste à côté de la mienne, il y avait deux hommes. Et les deux hommes ils discutaient. Et moi quand il y a deux hommes qui discutent j’ai quelques difficultés à ne pas tendre l’oreille. Indiscrétion qui ne les gênait guère si j’en juge le volume sonore de leur conversation. Pourtant, ils parlaient de trucs un peu intimes quand même, genre l’infidélité.

    Tous les deux, ils étaient tombés d’accord sur un truc, à part sur le fait qu’il y a pas à dire, on a chaud on a froid on sait plus comment s’habiller, c’est que vraiment la fidélité, c’est de la connerie. Finalement ils étaient pas loin de l’histoire du climat niveau connerie et enfonçage de portes ouvertes.

    Franchement, on peut me reprocher plein de choses, mais pas de pas être ouverte. Je suis ouverte à tout (t’enflamme pas hein, moi, pas une autre partie de mon anatomie), ce qui m’importe c’est le raisonnement qui y mène.

    Alors dire que la fidélité ça n’existe pas, c'est vraiment un truc de trou du cul soit. Mais arriver à cette conclusion par leurs arguments ou la justifier par ces exemples, ça m’a donné sérieusement envie de leur dire qu’ils avaient du attraper un coup de chaud ou un coup de froid, parce qu’ils avaient pas du savoir comment s’habiller.

    Argument numéro un :

    « Je ne connais aucun couple qui peut dire sincèrement qu’il n’a jamais mis un coup de canif dans le contrat. »
    Déjà, on connaît ce qu’on veut connaître. Et on voit ce qu’on veut voir. A l’époque où j’étais avec mon mec depuis 3 ans et que je voulais m’engager alors que je portais encore des couches-culottes, je ne connaissais aucun couple qui était ensemble depuis trois ans et qui n’était pas engagé. Bizarrement, aujourd’hui j’en connais beaucoup. Et c’est pas une question d’age, puisque c’est les mêmes qu’à l’époque.
    Et puis c’est pas parce que je connais aucun couple qui s’est rencontré un 3 février que je me refuserai à vivre une histoire qui commencerait un 3 février.

    Argument numéro deux :

    « De toute façon, c’est impossible d’être attiré autant par la même personne toute sa vie ».
    Bah si ducon ! C’est bien connu ! D’ailleurs, toutes les personnes ensemble depuis 60 ans te le diront : entre eux, c’est comme au premier jour. Ils ont des papillons dans le bide quand ils se voient, et envie de se plaquer mutuellement contre le mur pour un petit coup vite fait bien fait. Ils font l’amour 4 fois par jour, et les premières disputes, les premiers enfants, les premières vergetures, les premières rides, la première bouée, les premières remises en question, les premiers cheveux blancs, n’y ont rien changé. D’ailleurs, ils ne regardent personne d’autre. Ils les voient sans les voir, tant leur cœur est ailleurs. A cette femme, cet homme, de qui ils connaissent tout ou presque, et qu’ils s’apprêtent à retrouver avec leur couche d’incontinence et leur bas de contention. Et leur moral en berne aussi, parfois.

    Argument numéro 3 :

    « On peut pas se promettre fidélité, on n’est pas programmés pour ça, regarde les animaux ! ».
    Non, on n’est pas programmés pour ça. On n’est pas programmés non plus pour prendre le métro le matin pour aller au travail, ni pour allumer ce petit bouton de rien du tout qui fera qu’on verra jour même en pleine nuit. Et encore moins pour aimer un homme quand on est un homme ou une femme quand on est une femme, puisqu’il faut un de chaque pour perpétuer l’espèce.
    Par contre on est programmés pour renifler les fesses des gens qu’on croise et pour pisser partout quand on veut se sentir chez nous. Et aussi pour s’entretuer les uns les autres pour le défendre, notre « chez nous », des gens qui n’y seraient pas tout à fait, chez eux.

    Argument numéro quatre :

    « Surtout nous, les mâles, on n’est pas fait pour ça. C’est génétique et biologique, il faut qu’on donne notre semence pour procréer ».
    Oui c’est vrai ça. C’est un truc d’homme l’infidélité. Ou de cochons. De boucs et de bœufs, aussi.Un truc phallique, quoi. C’est comme ça et c’est pas autrement, puisqu’ils ne peuvent pas faire autrement. Les truies en revanche sont d’ailleurs réputées pour leur fidélité à toute épreuve, et pour n’accepter la semence que du cochon de leur vie. Quant aux chèvres, conseil d’amie, si d’aventure t’es un mouton, tente pas d’en débaucher une déjà engagée parce que tu risquerais de te prendre une de ces vestes qui fera que tu seras habillé pour l’hiver. Et après elle ira raconter à sa copine la vache à quel point les moutons, c’est tous des porcs et la vache lui répondra que son mari l’a encore trompée hier, et que décidément, les mâles c’est tous des bœufs.

    Kmille, en mode je-préférais-encore-quand-vous-parliez-du-temps

    PS : si t'es une femme et que tu as déjà trompé ton mec actuel passé ou à venir, ton témoignage m'intéresse pour le cravail, alors si tu m'envoie un petit mail pour me raconter on pourra presque devenir meilleures copines.


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  • Parmi les choses que je ne sais pas faire, il y en a une que je ne sais pas du tout faire. C'est négocier.

    Ca me vient de loin, et ça m'a valu un de mes premiers traumatismes. J'avais sept ans et demi.

    On avait passé des heures avec ma copine Manouche à préparer une foire à tout. Faire une foire à tout, pour vous donner une idée, c'était de l'ordre du rêve au même titre que réussir à voler, embrasser un garçon avec la langue qui tourne ou camper une semaine dans le jardin.

    Alors pendant six mois, on a rempli des pots de pâte à modeler -vides, hein, on était pas des buses quand même- de perles, des boîtes à chaussures de feutres, des cartons d'habits de poupée et des sacs d'affaires Barbie. On avait même préparé des étiquettes avec les prix et un carnet de compte, avec une case pour elle et une case pour moi.

    Le jour J, j'ai étalé mon butin sur une nappe en tissu, entre la bouilloire de ma mère, la boîte à outils de mon père, les livres dont vous êtes le héros de mon frère, et les trois cubes en plastique de ma soeur.

    Au bout d'une demie heure, il y a un homme qui s'est pointé et qui m'a demandé combien "ça" coutait. "Ca", comme il disait, c'était seuement toute ma vie. Un lot de Barbies ramené des Etats-Unis par mon parrain. Avec l'avion, la voiture, la boutique de glaces, la piscine, le transat, les enfants et les Kens parce que quand on est une barbie et qu'on a un avion, une voiture, une boutique de glaces, une piscine et un transat, autant vous dire qu'on va pas se faire chier avec un seul mari.

    J'ai regardé dans mon cahier de comptes : "ça" valait 300 francs, le tout. Mais réclamer ça se faisait pas, c'est ma maman qui me l'avait dit.

    - Comme vous voulez.

    Il voulait 50 francs. Je l'ai remercié comme s'il m'avait sauvé de la noyade, et il est reparti avec mon sac. Et un peu de mon insouciance. Pleure pas, c'est que le début.

    Une heure après, je suis allée faire un tour. Il avait installé MES barbies sur SA nappe à lui, avec une petite étiquette : le lot pour 200 francs.

    Plus tard, ça s'est pas vramient arrangé. Puisque j'avais travaillé 6 mois pour me faire 50 francs et que de toute façon
    j'avais plus de barbies à vendre, j'ai commencé à faire du babby-sitting.

    Et systématiquement, au moment où on voulait me payer, l'enfant martyr en moi la ramenait une fois de plus pour sortir une énorme connerie du genre :

    - "Non non c'est pas la peine, vraiment, ça me gène.
    - gné ? Mais vous avez travaillé quand même.
    - Oui mais non, ils ont été vraiment sages."

    Et ça, c'est une raison qu'elle est bonne. C'est bien connu, une babby-sitter ne mérite d'être payée que si elle a eu la chance de se faire violer en groupe par les marmots.

    A force d'insistance, je finissais par accepter. En proposant d'arrondir à 10 quand on m'en devait 32.

    Plus tard, dans le boulot, j'ai fini par accepter mon salaire. Si si, je vous jure. Avec l'envie d'envoyer un carton de macarons à mon boss à chaque bulletin de salaire, mais quand même.

    Il me reste juste un petit problème avec la négociation. Il paraît que ça se fait. Que même ça fait valoir ses compétences. Moi j'ai plutôt tendance à la jouer comme le jour où j'ai dû vendre mon ciao :
    "- Combien vous me le vendez ?
    - J'aimerai bien 800 puisque je l'ai payé ce prix-là il y a deux jours mais à 600 je vous le vends quand même."

    Je vous laisse deviner à combien il est parti.

    Aujourd'hui, j'ai vraiment acquis en confiance et en sens du business. Ca donne ça, à peu de choses près.

    - " Et pour ce travail combien vous nous demanderiez ?
    - Euh et bien 250 ça serait bien vu le temps que je vais y passer mais bon à la limite 100 c'est pas mal non plus enfin bon je dis ça je dis rien je sais pas trop... Je vous laisse voir quoi...

    Voilà voilà, comme ça je suis grillée auprès de mes futurs employeurs et prise pour une mythomane par ceux auprès de qui j'ai négocié, une fois.

    Kmille, en mode mais-qu'est-ce-qu'-on-ferait-pas-pour-ses-lecteurs

    PS : vieille crapule de la foire à tout, si tu lis ce billet, c'est vraiment moche ce que t'as fait.


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  • J'avais entendu une fois, de la bouche d'une nana qui souffrait d'agoraphobie, que les gens capables d'aller prendre un café tout seul en terrasse ne savaient pas la chance qu'ils avaient.

    Je sais la chance que j'ai parce que les cafés toute seule, c'est ceux que je préfère.

    Quand je vous dis que je suis super indépendante maxi libérée grave tendance trop cool la meuf je vous mens pas. D'aileurs c'est simple je sais TOUT faire toute seule.

    Prendre un café en terrasse donc, voire même un jus de goyave, me promener, faire du shopping, faire mes lacets, aller au resto, aller voir une expo...

    J'avais juste un dernier petit blocage, c'était d'aller au cinéma en solo. D'ailleurs, jusqu'il y a cinq jours, je m'étais toujours dit qu'il fallait tomber bien bas pour se pointer seule pour voir un film, et j'avais toujours eu envie d'adopter les gens sans voisins de siège. Je leur adressais un petit sourire en espérant que ça mettrait un peu de joie dans leur vie de merde, et qu'avant de se coucher seul en mangeant leur pâté pour chat, ils repenseraient à moi et ça leur donnerait du courage pour affronter leur nuit sans rêve.

    Je sais pas, pour moi c'était un peu comme se faire des guilis tout seul. Ca n'avait pas d'intérêt quoi.

    Puis mardi je me suis rendue compte que ça avait un intérêt certain, c'était celui de pouvoir aller voir un film sans avoir à trouver quelqu'un de disponible à 15h30 un mardi.

    J'y suis donc allée. Seule.

    Et bah franchement, trop facile. D'ailleurs j'étais pas la seule à être seule. Il y a même une seule qui s'est assise à côté de moi.

    Ca devait pas être la première fois qu'elle y allait seule, car elle avait déjà franchi une étape, et pas des moindres. Rire. Devant tout le monde. Mais seule. Sans chercher du regard un sourire approbateur de son voisin de siège.

    Moi je suis pas encore bien à l'aise avec ça. Et puis je sentais qu'elle guettait mon rire alors ça me bloquait.

    En plus, on riait pas du tout des mêmes choses. La demoiselle gloussait dès que deux homos s'embrassaient. C'était un film sur l'homoparentalité. Elle a donc beaucoup ri.

    Il y a juste eu un moment où j'ai beaucoup moins ri. C'était vers 16h10, quand ça faisait 4h10 que j'avais mangé. Et que j'avais tellement la dalle que j'aurais bouffé le siège de devant. De mon ventre s'est échappé un bruit sourd et clair à la fois. Et long. Très long. Long comme un gaz longuement retenu. Sauf que ça n'en était pas un.

    Là, j'aurais tout donné pour avoir quelqu'un à mes côtés. Peu importe, un ami, une amie, un chien ou une loutre, mais quelqu'un pour lui dire assez fort pour que l'autre entende : "j'ai la dalle t'as entendu le bruit de ventre que je viens de faire ?!"

    Parce que là, la seule solution que je voyais était de lui dire : "excusez moi, on dirait que j'ai pété mais en fait non c'est juste un bruit de ventre." Et je sais pas pourquoi mais je l'ai pas bien senti, sur le coup.

    Je l'ai laissé à ses croyances ridicules et j'ai attendu patiemment que le film se termine pour sortir avant que la lumière ne s'allume.

    En fait c'était tellement facile que le lendemain j'ai remis ça. Et cette fois, je crois que c'était la bonne. J'ai pas pu me retenir de rire, et encore moins de pleurer.

    Du début à la fin, je pleurais de rire et je pleurais tout court. J'avais l'impression que j'étais seule dans la salle, et que c'était normal parce que ce film était écrit pour moi. Ca vous fait jamais cette impression, à vous, parfois, que ce que vous voyez ou que vous entendez, c'est vous ?

    Ce film, c'était Le premier jour du reste de ta vie.

    J'en suis sortie rassurée de savoir que toutes les familles étaient névrosées. Et convaincue que désormais, la seule chose que je savais pas faire toute seule, c'était me gratter le dos.

    kmille, en mode et-porter-un-piano-aussi-mais-ça-sert-à-rien-de-chercher-la-petite-bête


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  • La saga de ma vie : la suite, si vous le voulez bien.

    Si vous le voulez pas aussi, d'ailleurs. C'est qui le Boss. Bon.

    Vous le savez, pour qu'il fasse beau au mariage à de ma cousine, ma mamie avait fait un don à des bonnes soeurs. Et bien c'est officiel. Dieu existe. Et mamie avait fait un gros chèque.

    Du soleil, du début à la fin. Jusqu'à la dernière heure, celle où il devient orangé et qu'il fait un teint que même si t'es pas beau, bah sur les photos, t'es beau.

    A propos de bonnes soeurs, il y en avait d'autres qui étaient bonnes, c'était mes soeurs. Et ma belle-soeur. Et ma maman. Et mes cousines. Et tous les autres individus dénués de phallus. Ces derniers n'étaient pas mal non plus, notez bien, mais forcément ça avait pris moins de temps.

    En fait, tout le monde avait mis le paquet. Et on avait plutôt interêt vu le mariage. Tu vois ce que c'est un mariage de bauf ? Bah c'était pas ça.

    C'était plutôt Marie-Claire Idées's style. Avec une pointe de Vogue. Un soupçon de Glamour. Et un brin de Closer aussi. Si, si je te jure. Il y avait un finaliste de Koh Lanta.

    De Koh Lanta d'ailleurs, il y avait pas qu'un finaliste. Il y avait aussi une épreuve. Qui consistait à marcher sur une pelouse avec 8 cm de talons. Pelouse sur laquelle j'ai failli à maintes reprises laisser ma chaussure et ma dignité. Je me console en me disant que les heureux propriétaires ont peut-être eu le bonheur de découvrir un puits de pétrole, le lendemain.

    Puis si t'arrivais à atteindre les gens, après l'épreuve de la pelouse, la suite consistait à tenter de ne pas se faire percer un oeil par une plume de chapeau en claquant une bise, et à ne pas te la prendre, la tienne, de plume, dans tous les murs qui venaient t'agresser. Epreuve réussie avec brio quand on a testé, juste avant de partir, "se coincer le chignon et les plumes qui vont dessus dans le lustre de la chambre de sa petite soeur et rester ainsi coincée vingt bonnes secondes à essayer de démêler le tout".

    J'avais juste pas bien calculé qu'avec 8 cm de talons, je prenais 8 cm. Et qu'il me manquait donc 8 cm pour passer sous le lustre sans me le prendre.

    Je vais pas te parler de la robe offerte par mon parrain parce que là tu risquerais de me détester. C'est con d'ailleurs que je t'en parle pas parce que si tu voyais le truc je pense que tu trouverais enfin que la vie est belle. Bref. 

    Et là vous vous dites "ouaaaah avec un chignon, des plumes, une robe dans laquelle elle est plus bonne que la plus bonne de tes copines et 8 cm de talons elle a du enrouler la petite".

    Et là je te dis t'y mets pas non plus hein.

    Parce qu'on a m'a quand même bien dit une demi trentaine de fois que "c'est toi la prochaine non ?".

    Non c'est pas moi la prochaine. Déjà, parce que dans l'ordre logique des cousins et cousines par ordre d'âge, il y en a 4 avant moi.

    Ensuite parce que j'ai pas de mec. Et qu'un mec pour se marier, c'est plus pratique. Et moins chiant. Parce que il y a pas à dire, quand on se marie seule on doit avoir l'air con à la sortie de la messe.

    Ensuite parce que je cherche pas, en fait. Mes radars sont en berne, trop occupés à chercher réponse à des questions autrement plus existentielles du genre d'où veins-je que fais-je où vais-je qui suis-je comment je vais payer mes impôts bordel.

    En vrai, j'ai juste donné mon numéro. Je le dis parce que je crois que c'était pas discret, au vu des appels et textos que ledit homme recevait de ses potes attablés 10 mètres plus loin alors qu'il tentait d'enregistrer mon petit nom.

    Et de toute façon, le charme a été rompu quand, dans la voiture, ma marraine me questionnait à ce sujet, et que ma filleule, âgée de 2 ans et demi hier encore, perdait tout sens commun et toute notion de secret alcoolisé s'exclamant devant qui voulait l'entendre "Bah tu m'as dit hier soir que malgré ta belle robe t'avais même pas choppé !"

    Merci Zoé.

    kmille, en mode les-cousins-cousines-magnez-vous-un-peu-les-fesses-
    qu'on-remette-ça-c'était-trop-bon-et-trop-court (Merci les Danette :) )


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