• Je me souviens de mes sabots bleus en plastique et de ma blouse blanche d’ASH (Agent des Services Hospitaliers pour les incultes), que j’enfila enfilu enfilasse tout un mois d’août 2005.

    Je me souviens de mon chariot rempli de plateaux petit-déjeuner, que je trainais péniblement pour aller distribuer aux patients de ce charmant hôpital de St Denis.

    Je me souviens des ardoises clouées sur les portes, sur lesquelles était indiqué ce qu’il fallait et ne fallait pas donner aux patients (oui, vous l’aurez compris, il fallait donc vraiment être con pour se tromper)

    Je me souviens d’une patiente de 98 ans et demi, dans un état de vieillesse avancée, que je servais tous les matins.

    Je me souviens de l’ardoise qui, ce jour là, indiquait « THE BISCOTTE »

    Je me souviens avoir souri en me disant « c’est sympa à l’hôpital on se fait des petits private joke entre nous, et on met « the biscotte » au lieu de « une biscotte », c’est tellement plus funcky.

    Je me souviens de ces petits emballages individuels de deux biscottes sans sel, que nous offrions généreusement aux patients.

    Je me souviens être entrée dans la chambre de cette pauvre femme, avoir ouvert devant elle l’emballage de deux biscottes pour n’en retirer qu’une et lui déposer sur son plateau gris chiné avant de lui enlever son bol vide.

    Je me souviens de son regard suppliant et interrogatif, et de sa voix faible me demandant : « je peux avoir la deuxième ? Et j’ai un peu soif aussi. »

    Je me souviens lui avoir répondu que non, que son médecin préconisait aujourd’hui une seule biscotte. Et pas de thé.

    Je me souviens avoir croisé en sortant le fameux médecin, et lui avoir lancé avec un clin d’œil complice « The biscotte hein docteur ! »

    Je me souviens de son œil interrogatif.

    Je me souviens d’une convocation par la responsable des ASH (Agent des Services Hospitaliers pour les incultes qui retiendraient pas ce qu’on leur dit)

    Je me souviens qu’elle m’ait demandé : « Pourquoi n’avoir donné qu’une biscotte à la pauvre madame de la chambre 37 ? »

    Je me souviens lui avoir répondu que sur l’ardoise il y avait marqué (en anglais d’accord mais marqué quand même) « The biscotte ».

    Je me souviens qu’elle m’a répondu :  « The », avec un accent ça fait « Thé ». Elle avait droit à DEUX biscottes et à du thé.

    Je me souviens vaguement de ma honte, de mes excuses à la patiente de la chambre 37, de mes explications laborieuses au docteur.

    Non en fait je préfère pas m’en souvenir.

    Kmille, en mode do-you-speak-wall-street-institute ? No I don’t.


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  • Puisque je peux pas faire la grève de travail (bah oui mes articles ils vont pas s'écrire tout seul), mais que je veux quand même marquer mon mécontentement (Non je sais pourquoi il y a grève mais oui je suis colère), je fais d'autres grèves.

    Grève de cloppe (j'ai trop fumé hier soir)

    Grève de café (j'aime pas le café sans la cloppe)

    Grève de Ricard * (j'ai trop bu hier)

    Grève de salade verte sans sauce (boire ça donne faim)

    Grève d'après-midi sans sieste

    Grève de yeux en face des trous (être fatigué ça met pas les yeux en face des trous)

    Kmille, en mode-et-toi-tu-fais-grève-de-quoi ?

    * T'inquiète pas Ben, je trouverai bien la place pour en mettre un ou deux ce soir : un gersois à Paris ça se fête.


    6 commentaires
  • Il fut un temps où, lorsqu’il « tchattait », le jeune « LOL »-ait*.
    * Note pour le vieux qui comprend rien, LOL = Lot Of Laugh = rire, en langage msn

    Puis, parce qu’il riait beaucoup sur les tchats, surtout quand il apprenait que « l’autre jour, quand Julien il parlait à Sophie, bah tu sais quoi , il bandait ! »* il se mit à « MDR »-er** (Je vous assure que c’est chaud à conjuguer)
    * Elie, si tu me lis, spéciale dédicace
    ** Note pour l’ancien jeune qui vient de se prendre un coup de vieux en comprenant pas, MDR = Mort De Rire (« Mort » étant pris dans son sens figuré)

    Mais pour peu qu’en plus de bander, Julien portait un appareil dentaire (les deux n’étant pas incompatibles), le jeune se mit à « PTDR »-er *
    * Note pour tous ceux qui ne disposent pas dans leur entourage d’ados entre 6 1/2 et 16 ans, PTDR = PéTé De Rire » (« Pété étant ici aussi pris dans son sens figuré)

    Il suffît d’une fois, où Julien, en plus de sa protubérance et de son appareil dentaire (peut-être même à cause des deux), se prit un big rateau par Sophie, pour que le jeune se mît à « EXPLDR »-er. *
    * Note pour tous : EXPLDR = EXPLosé De Rire

    Que se passera-t-il le jour où Julien, à la suite de son big rateau par Sophie, s’en ira courtiser Jessica, qui portera elle aussi un appareil dentaire ? Le jeune, étouffé par ses rires, se mettra-t-il à « STLTPTTIEPPDR"-er ?

    Kmille, en mode celui-ou-celle-qui-trouve-ce-que-ça-veut-dire-gagne-toute-mon-estime

    Ps : la première énigme (SFPDTIR) ayant été démasquée avec brio par Skalpa (en trois minutes 32 à peu près), je me suis auorisée à compliquer un peu. Bah oui quoi je savais pas que mes lecteurs étaient si intelligents.
    Posté par Kmille80 à - Commentaires [14] - Permalien [#]

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    Commentaires sur Mais jusqu'ou ira-t-il ?

      ...

      SeFairePDTellementIlRougit...


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  • Il fut un temps ou j’étais pas au top et que je décidasse décidu pris la décision d’aller « voir quelqu'un ». Sauf que maintenant ça va super bien et que j’ai plus rien à dire à ma psy.

    - Alors Camille comment allez-vous ?

    - Super, merci ! Et vous ? La famille ? Tout ça ?

    - Racontez-moi votre semaine.

    - Bah écoutez euh… Samedi, bien, à part une grosse charge tard dans la soirée. Dimanche, comme un dimanche… lundi bien… Mardi, euh, rien à signaler.

    Mais comme je paye quand même cher, je me creuse les méninges pour trouver un truc qui va pas.

    - Ah si mercredi, dure journée, je me suis pris le petit doigt de pied dans l'angle du pied de ma table basse en me levant. Ca j’aime vraiment pas de me prendre le petit doigt de pied dans l'angle des pieds de tables basses.

    Et comme j’ai toujours un peu peur qu’il y ait des blancs, j’en rajoute.

    Oui vraiment ça m'a été très pénible. Ca m'a lancé dans toute la jambe, et j'ai eu les yeux qui piquaient.

    - Oui (prise de notes), continuez, est-ce que ça vous rappelle un souvenir de votre enfance ?

    - Oui ça m'a rappelé une autre fois quand j’étais petite où je m'étais pris le petit doigt de pied dans l'angle des pieds de ma table à langer.

    Kmille, en mode  ah-oui-faudra-aussi-que-je-lui-dise que-je-deteste-toujours-autant-me-brûler-avec-une-cigarette


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  • Le rugby ça donne mal au crâne
    Hier j’ai regardé le match
    Aujourd’hui quand je marche, il y a mon cerveau qui fait des bonds.

    La douleur c’est relatif
    Sur le terrain : - « J’ai un peu mal docteur »
    - « Rien de grave mon petit, vous avez juste une oreille arrachée, un nez fracturé, deux côtes déplacées et une jambe qui va tomber. »
    - « Ouf ça va merci docteur. »

    Les footballeurs, c’est des tapettes
    Sinon expliquez-moi pourquoi à coup égal, l’un roule sur la moitié du terrain dans un rictus de douleur, et l’autre rigole parce que ça l’a chatouillé.

    La passion c’est déterminé physiquement.
    La preuve, les rugbymen n’ont pas de cou.

    Les règles du rugby c’est subtil
    Ils ont le droit de se rentrer dans le bide, de se foncer dans les jambes, de s’accrocher les épaules, de se marcher dessus, de se rouler par terre à deux ou à dix,… Puisqu’ils peuvent tout faire, pourquoi arrive-t-il encore à l’arbitre de siffler une faute ? Pour brûlure de cigarette ? Pour noyau d’olive dans l’oreille ? 

    Kmille, en mode-est-ce-que-quelqu'un-pourrait-retirer-ma-tête-de-mon-cul ?


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