• Il n'a pas de bec de lièvre. Et pas de testicules non plus. Il est une fille, en quelque sorte. On m'avait mis sur la piste à la dernière écho (oui, je parle comme une future mère, faudra vous y faire) mais il y avait encore la possibilité qu'il ait un petit zizi comme son père non détectable à l'échographie. Cette fois c'est sûr. Ou alors faudra envisager une chirurgie réparatrice à la naissance. Au pire, j'avais mis de l'argent de côté pour le bec de lièvre.

    Je vais avoir une fille. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Surtout de celui de mon père, à en juger par le "Ah. Encore une fendue." profanée à l'annonce de la nouvelle. Faut dire que le pauvre homme a quand même épousé une femme qui a engendré quatre filles et un fils, lequel a à son tour épousé une femme, qui a elle-même engendré deux filles. Entre temps, il a quand même pris le temps d'acheter un chien. Qui se trouve être une chienne.
    Bref, les fendues ça le connaît, et c'est bien beau tout ça, mais c'est pas elles qui vont perpétuer le nom de la famille.

    Puis il y a des gens aussi pour qui avoir une fille, c'est moins cool qu'avoir un garçon. Et qui accueillent la nouvelle avec un peu de compassion et une main sur l'épaule, genre "ça va quand même ?". Un peu comme quand t'as pas eu de mention à ton bac, genre c'est toujours ça, et puis t'as fait ce que t'as pu, t'inquiète pas, la prochaine fois ça sera peut être la bonne... Comme si le fait d'engendrer un garçon était plus compliqué que celui de faire une fille. C'est vrai qu'en soi, va comprendre comment tu peux créer un appareil génital masculin sans en avoir en toi (ou alors pas longtemps. Rooo ça va hein, 19 secondes c'est pas longtemps quoi)...

    Mais bref, une fille c'est pas mal non plus. Je dirai même que ça tombe carrément bien. Je connais mieux les gonzesses finalement, moi. Leur intimité surtout. J'ai pas eu de petits frères moi.
    - Sage feeeeeemme, sage feeeeeeemme, c'est quoi CA ?
    - Bah euh quoi CA ?
    - CA... Là !
    - ... Un zizi
    - ...
    - ...
    - Un zizi ? Comme c'est amusant. Mais à quoi ça sert-il donc t-il peut bien-t-il servir donc ?

    Puis je sais pas comment ça marche moi, tout ça. Pas que j'en ai jamais approché (grillée pour grillée hein, même ma grand-mère elle m'a pas cru quand je lui ai dit que je comprenais vraiment pas comment "c"'était arrivé), mais j'ai jamais eu beaucoup l'occasion d'en laver par exemple voyez-vous. Dieu merci.
    Petit, il m'aurait pas posé beaucoup de questions. Mais après, j'aurais fait comment, moi, quand il serait arrivé en panique un matin en criant "Mamaaaaaaan, z'ai le zizi tout duuuuur !" ?
    - "Oh mon amour je crois que c'est une maladie très grave viens faire un dernier bisou à maman" ou plutôt l'option
    - "Mais tu es vraiment dégoutant ! Va au coin et que je ne t'y reprenne plus" ou comment castrer efficacement un enfant pour qu'il aime jamais une autre femme que sa moman. ?

    Non, vraiment, je crois que j'aurais pas été au top. Et je pense que j'aurais eu du mal avec la notion de virilité. Au début de ma grossesse, j'étais sure d'attendre un garçon. Déjà, mon instinct maternel faisait ses preuves. Et je me demandais comment ça s'élevait un garçon, pour qu'il devienne un homme, un vrai. Pour moi les doudous c'était jamais assez viril, Fais Dodo Cola mon petit frère c'était pour les petits joueurs, les frises à nounours dans la chambre et les boudoirs c'était pour les tafioles. Le pauvre enfant se serait endormi en serrant sa clé à molette, bercé au son de Metallica dans sa chambre aux posters de Myke Tyson, après avoir bu son biberon de bière.

    Et il y a bien un jour où on aurait dû jouer ensemble. Et il paraît que les petites voitures qui vont faire le marché, ça se peut pas, et que les Goldoraks ils ont pas le droit de se marier. AU bout d'une demie heure, de trois accidents et de quatre morts, à court d'idée, j'aurais laché l'affaire avant de me rendre compte qu'il dormait depuis 27 minutes. Puis un gamin élevé par une mère qui différencie pas une twingo d'un Vélib, il y a quand même peu de chances qu'il soit un jour capable de changer une roue.

    Bref, la vie est bien faite, et c'est une fille que je m'apprête à accueillir. Je mettrai du rose partout et on jouera à la marchande, je lui chanterai Cola mon petit frère et je lui lirai du Marc Lévy. Non quand même pas. Elle mangera des boudoirs et elle me demandera comment on fait pour repasser. C'est quand même plus pratique que s'il me demandait comment pisser debout. Dommage que je sache faire ni l'un ni l'autre.

    Kmille, et-peut-être-même-qu-on-se-prêtera-nos-strings


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  • Dans la vraie vie normale, quand un employeur vous doit de l'argent, il vous le donne. Dans le monde fabuleux du journalisme, c'est pas aussi simple que ça. Dans le monde fabuleux de ma vie, c'est beaucoup plus compiqué que ça. Heureusement qu'on peut en rire, c'est pas comme si c'était la crise ou que j'étais en cloque. 

    Dans le monde fabuleux de ma vie, d'abord il faut lui envoyer 54 mails avant qu'il daigne vous répondre. Le premier, il commence par "Salut xx, qué tal depuis la dernière fois ?(oui, dans le monde fabuleux de mon travail, on se tutoie même qand on ne se connaît pas, et on mélange les dialectes). Dis-moi, rien d'urgent, mais à l'occasion, pourras-tu me dire où se sont envolés les 950 euros que tu me dois ? Lol ;)" Oui, dans le monde fabuleux du journalisme, on rit beaucoup et on s'amuse d'un rien.

    Le 54 ème mail, il est plus concis et plus "straight to the point", du style : "Un recommandé avec AR part cet après-midi concernant la somme que vous me devez. Cordialement." Oui parce que Bibi elle a beau être bien bonne, ya un moment où faut pas quand même la chauffer trop. Quand on la cherche, on la trouve, elle prend les choses en main et elle passe même au vouvoiement, attention, ça rigole plus.

    Attention, jeunes inconscients innocents qui hésiteriez à vous lancer dans la merde le journalisme, sachez qu'il existe quelques règles à connaître : dans le monde fabuleux de la pige, il y a des bugs d'e-mails, qui font que de temps en temps, surtout en période de crise, vos empoyeurs reçoivent vos mails à hauteur d'un tous les 54. Par chance, c'est sur celui-là qu'ils sont tombés mais alors vraiment, les autres, impossible de savoir où ils sont passés. Ils sont surement en train de faire une partouze avec les 950 euros.

    Dans la vraie vie, j'imagine que l'employeur en faute se sent un peu ballot de n'avoir pas payé. Dans le monde fabuleux du journalisme, l'employeur a, lui, des arguments pour ne pas te payer quand tu lui réclames ton dû. Et attention pas n'importe lequels.

    - Franchement, Camille, c'est vraiment pas gentil. Non, c'est même très méchant patron. Mais je te signale qu'hier une caissière m'a demandé de payer ce que j'avais dans mon caddie. Chacun son tour, merde.

    - Enfin Camille, tu peux pas faire l'effort de renoncer à cet argent tu imagines bien que c'est la crise financière pour nous. Et pour moi, connasse.

    - Oui mais nous on a plus de frais que toi ! Sans commentaires.

    - Tu gaches tout, parce qu'on était vraiment contents de ton travail. Donc vous payez peut-être seulement ceux qui font de la merde, pour être surs de rien gâcher ?

    - Je te préviens, si on te paye, on gardera vraiment un très mauvais souvenir de toi. Ouah. C'est ce qu'on appelle un coup bas. Non. Tout mais pas ça. Gardez plutôt votre argent et un bon souvenir de moi.

    kmille, en mode je-l'aurai-un-jour-je-l'aurai


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  • Demain je saurai s’il a un bec de lièvre. Mon obsession depuis le début.

    Et aussi, accessoirement, s’il a bien 5 doigts à chaque extrémité.

    Vous me direz, le bec de lièvre, ça s’opère, c’est pas grave, tandis que les trois doigts à chaque main, c’est plus chiant. Pas toujours. Pour apprendre à compter jusqu’à six par exemple, c’est plus pratique.

    Puis vous savez, en tant que future-mère-qui-va-donner-la-vie je peux vous le dire, les angoisses de ce type, c’est pas toujours très rationnel.

    Heureusement qu’il y a des gens pour vous remettre un peu les pieds sur terre, comme ma sœur qui me disait récemment : « enfin arrête avec ce bec de lièvre il y a plus de chances qu’il soit trisomique, atteint d’une maladie grave ou rare ou roux ». Oui, c’est vrai, merci bien, j’avais pas pensé à tout ça.

    Puis il y a les autres, ceux pour qui « ya pas de raison qu’il en ait un ».
    C’est vrai qu’a priori, il y a pas vraiment de raison. Les 13 personnes de ma famille qui étaient nées avec un bec de lièvre, c’était pour du faux, pour faire rire le papa. Bizarrement, ça l’a pas beaucoup fait rire.

    Mais il n’y avait pas vraiment de raison non plus que je tombe enceinte. Ni pour que je me fasse chier dessus par le seul pigeon du quartier avant-hier, alors qu’on était une bonne centaine assis sur les bancs.

    A ça je réponds donc qu’il n’y a pas plus de raison que ça n’arrive pas. Une chance sur deux quoi. Soit il en a un, soit il en a pas.

    « Vu comme ça, dixit une ex amie pour me rassurer, il y a aussi une chance sur deux qu’il naisse avec un anus sur le front ou une verge derrière la nuque. »

    Moi : «  Ou une seule couille ? »
    Elle : « Voilà. Ce qui est quand même plus triste qu’un bec de lièvre. Surtout si c’est une fille ».

    A propos, c’est ça que je saurai aussi. Pas la couille, le sexe (5 mots, deux à fort potentiel référençable, si c’est pas du grand art ça).

    Disons que j’aurai une confirmation. Mais comptez pas sur moi pour vous le dire maintenant, vous voulez pas non plus sa taille pendant qu’on y est ? Ya pas marqué journal intime de grossesse hein.

    Kmille, en mode non-mais

    Ps : 21,5 cm


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  • Plus de trois mois d’absence, et pas une explication la bougresse.
    Certains s’en sont doutés. D’autres l’ont suggéré. Peut-être qu’il y avait « quelqu’un » derrière tout ça.

    Et bien oui, les amis, je vois que les mois passés n’ont rien changé à votre intelligence et à votre perspicacité (et à votre beauté et à la taille de votre phallus ou de vos seins, c’est bon, je suis pardonnée maintenant ?). En effet, derrière tout ça, il était une fois quelqu’un.

    On s’est connus début septembre, mais c’est qu’un mois plus tard que je l’ai vraiment remarqué. Il avait été discret, genre pas envahissant. Il a eu raison, j'aime pas qu'on se fasse remarquer.

    Un mois sans se remarquer, c’est long. Mais vous savez ce que c’est, on regarde partout autour de soi, surtout loin devant, sans prendre le temps de regarder juste à côté de nous. Tout près même.

    Après, ça a été plus compliqué. Normal, je suis pas réputée pour être particulièrement simple comme gonzesse.

    D’abord, il y avait le fait que c’était pas le meilleur moment pour une rencontre.

    J’ai essayé de lui expliquer que j’étais bien finalement, seule, que j’avais beau parler rencontre, mariage et bébé, ma vie teuf, picole et liberté elle m’allait bien aussi. Que ça n’avait rien à voir avec lui, mais que peut-être on s’était croisés trop tôt.

    Il m’a fait comprendre que de toute façon, il n’avait pas son mot à dire et qu’il me laisserait choisir, évidemment.

    Puis il y avait une troisième personne, celle qui nous avait présenté. Et qui n'avait pas vraiment prévu qu'on s'attache l'un à l'autre.

    Ceux de mon entourage qui savaient ont regardé d’un drôle d’œil le drôle de couple qu’on formait. Certains avaient l’œil pas drôle aussi, et d’autres ont préféré tourner les yeux. Certains encore se sont contentés de me dire qu’une rencontre comme ça ça n’arrivait pas tous les jours, et que si on s’en donnait les moyens, on pouvait y arriver.

    J’ai repensé aux fois où j’avais dit à des hommes que « désolée mais c’est pas le moment, j’ai pas envie d’être deux en ce moment, j’ai des projets, trop de travail, pas assez de temps, pas le courage, trop peur de souffrir, pas assez à donner, trop peur de l’engagement ».

    Là, c’était pareil. J’avais pas mal de projets, pas mal de travail, pas beaucoup de temps ni de courage, la peur de souffrir, pas grand chose à donner, et peur de l’engagement. Mais ce que j’avais aussi, c’était une certitude. Celle que je l’aimais, lui.

    Et celle que c’était une sacrée bonne raison de continuer.

    Je crois qu’il a été soulagé quand je lui ai dit. Pour lui c’était presque une question de vie ou de mort.

    Je lu ai pas promis grand chose. Sauf que je l’aimerai, que je ferai au mieux pour le rendre heureux. Je crois que ça lui a suffi.

    Depuis, on est heureux tous les deux. On fait confiance à la suite des évènements, en se disant qu’à chaque jour suffit sa peine, et son bonheur aussi.

    On se verra, en vrai, pour la première fois, au début du mois de juin. D’ici là, on ne se quitte pas d’une semelle, puisqu’il a élu domicile juste derrière mon nombril.

    Kmille, en mode et-bonne-année-les-amis


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  • Je ne suis ni séquestrée, ni atteinte d'un sida du poumon et encore moins d'un cancer du grain de beauté. Pas que je sache en tout cas, mais peut être bien que je cumule, qui sait.

    Juste que j'ai un peu de respect pour vous, et que connaissant l'influence considérable de mes mots sur votre vie, je sais qu'écrire un billet aujourd'hui serait vous pousser au suicide collectif.

    Ca pourrait être sympa remarquez, on s'habillerait tous en rose pour se retrouver, on mangerait des macarons avant de se plonger la tête dans de l'eau qui ferait des bulles, ou de se couper les veines avec les pages de mon livre.

    En attendant de trouver une date qui pourrait convenir à tout le monde ou de sortir doucement mais sûrement de cette drôle de période de turbulence afin d'être en mesure de vous raconter des choses, et si possible pas trop chiantes et un peu pouet pouet, je vous embrasse plutôt affectueusement, mais quand même pas sur les fesses, parce que c'est pas parce que je suis une petite chose fragile qu'il faudrait abuser de moi.

    Ne pleurez pas les amis, la bourse reprend du poil de la bête, le tazer n'a plus la côte, Besancenot s'en remettra et Samy Naceri va retourner en prison.

    kmille, en mode à-tout-vite


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