• Il portait le parfum Hugo Boss pour hommes, et aujourd’hui encore mon cœur s’emballe et je fais un voyage vers le passé quand ses fragrances viennent me chatouiller le nez.

    Il avait un manteau Hennes bleu marine ; pendant deux ans, j’ai cru défaillir dès que je croisais un homme avec un manteau bleu marine. Il aurait été jaune et rose à pois ça m’aurait simplifié la vie parce que croire défaillir quinze fois par jour c’est pas de tout repos pour un petit cœur. En même temps l’imaginer avec un manteau rose et jaune à pois c’est déjà vachement moins bandant.

    Il avait aussi un scooter violet, dont je reconnaîtrai encore le bruit du moteur parmi 1000, à force de l’avoir guetté.

    On était dans la même classe en seconde. Je me levais en deux temps trois mouvements et le samedi midi, je maudissais  Charlemagne, Jules Ferry et Allègre, de n’avoir pas proclamé les cours obligatoires samedi et dimanche.

    Lui était vachement moins branché cours. Quand le premier prof de la journée faisait l’appel, mon coeur battait plus vite à mesure qu’on s’approchait de la lettre J. Je priais Marie et tous ses seins pour entendre un « présent » ou un rauque « ouais chuis là ».

    Souvent, c’était un ignoble : « Non il viendra pas aujourd’hui » qui résonnait. Et moi je me disais que ma journée était foutue et que je n’avais plus qu’à hiberner jusqu’à demain.

    Le premier problème c’est qu’à l’époque, être sous son charme ça n’était pas très original.
    Le second problème c’est qu’à l’époque, lui déclarer ma flamme c’était carrément inconcevable.

    Pendant un an, j’ai attendu attendu ça n’est jamais venu laï laï laï laÎ… laï laï laï laï…

    Et puis un soir, j’y croyais plus. En me préparant, je ne me suis même pas demandée s’il allait préférer ce petit haut ou cette chemise, ce jean ou cette jupe, ce mascara ou ce rouge à lèvres.

    J’y suis allée à poil, avec une plume dans le cul. Non je plaisante, c’était juste pour voir si vous suiviez.

    Je ne sais plus comment j’y suis allée, mais ce qui est clair c’est que ça ne devait pas être mémorable. Et que surtout je n’attendais absolument rien de lui.

    Il faut croire que les hommes aiment qu’on n’attende rien d’eux, parce que c’est précisément ce soir-là qu’on est sortis ensemble, sur son scooter violet.

    Après, pour rattraper le temps perdu, on est sortis ensemble à peu près une fois par mois pendant 6 ans.

    Kmille, en mode sauf-en-période-de-couplitude-cela-va-de-soi


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  • Bayonne, pendant les fêtes.

    Ca sent le ricard, la bière et la pisse dans les rues, et le pire c’est que j’adore.

    Il y a des fanfares un peu partout, qu’on aime bien suivre dans la ville. Quand on en trouve plus, on s’arrête devant des bars et on se déchaîne.

    Les codes sont un peu différents de la vie de tous les jours. A Bayonne, quand tu trouves un garçon beau, tu l’embrasses. Pareil si tu trouves qu’il a l’air gentil.

    Il y a beaucoup de garçons beaux et gentils à Bayonne.

    Pour faire un tri, on aime bien vérifier si ils ont de l’humour, ou plutôt de la dérision.

    Alors on fait notre jeu préféré, on appelle un mec en lui faisant signe qu’on a quelque chose à lui dire, on met la main derrière sa nuque et on s’approche de son oreille parce qu’il y a du bruit. Puis on tape violemment sa tête contre notre poitrine en disant « Touche mes pecs ! »

    C’est nul, mais on adore.

    En général, ça fuse après, entre le « connasse », « bouffonne », et le « carrément que je vais toucher tes pecs ! ». Bref, en général, ça les fait pas rire trop bien beaucoup.

    Lui ça l’a pas forcément fait rire mais ça l’a étonné, et même pas énervé. On a passé un bout de soirée ensemble, avec son pote qui était enroulé à ma copine, et il nous a raccompagné à notre appart, en nous payant même la navette. Trop classe le mec. Je l’ai embrassé pour le remercier.

    Il a dormi une heure, moi j’ai fait mon sac, on s’est dit qu’on se rappellerait, comme on dit à chaque fois, sauf que là on s’est vraiment rappelés.

    On s’est même revu une fois, mais on était tous les deux en mode en-couple.

    Ce jour là, on s’est endormis côte à côte et il ne s’est rien passé. En se réveillant, on s’est dit que tous les couples devraient faire ça, se frotter un peu au risque et prendre la voie de la raison, pour se rendre compte à quel point dans ce cas le réveil est agréable.

    Ce mec-là c’est un peu ma perle de Bayonne.

    Kmille, en mode vivement-l’été-prochain


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  • Ca y est je l’ai fait.

    Il était pas beau, il sentait le whisky, et je sais même pas comment il s’appelle mais je l’ai fait.

    Ca faisait trois ans que je ne pensais qu’à ça.

    C’était pas si dur je l’ai fait.

    Trois fois même.

    Je me sens légère et je fais enfin partie des filles normales.

    C’était nul, mais il paraît que c’est toujours comme ça la première fois.

    Je viens de faire mon premier baiser avec la langue.

    Pour fêter ça, j’en ai embrassé un deuxième dans la foulée.

    Kmille, en mode kevina-devine-quoi-je-l’ai-fait- !- !- !- !- !

    PS qui n'a rien à voir

    Amis de FaceBook, arrêtez de m'envoyer ça :
    Whats wrong here

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    VVV
    WWW
    XXX
    YYY
    ZZZ

    Did you know that 80% of UCSD students could not find the error above? Repost this with the title "what's wrong here", and when you click "post ", the answer will be really obvious.

    Je l'ai reçu 25 fois et en plus je ne vois pas what's wrong here et ça m'énerve.


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  • Son ex l’avait quittée pour moi. Son deuxième l’avait quittée tout court, avant de se mettre avec moi. Alors autant vous dire que cette fille là me portait pas dans son cœur. Elle ne connaissait de moi que le nom, et ça lui suffisait amplement.

    Un soir, dans un bar spécial « gens bien sous tous rapports », on se rencontre et on sympathise, sans rien savoir de nos identités respectives. On finit forcément par s’en rendre compte, et on décide que malgré tout, on pourrait être copines parce que ça passe plutôt bien entre nous.

    Le soir même, elle a rendez-vous avec un mec qu’elle a rencontré dans l’après-midi. Elle ne le connaît pas, mais elle le sent bien.
    Il arrive dans le bar, moi aussi je le sens bien.

    On va en boîte, il me fait comprendre que lui aussi me sent bien.

    Je m’extirpe discrètement de la discothèque et de leur histoire à tous les deux.

    Ils la vivent, quelques semaines.

    Puis il la quitte, et on vit la notre, quelques heures..

    Je sais qu’elle m’en a voulu, et je la comprends bien. Je ne sais pas si ce n’était que des (tristes) hasards ou si c’était quelque chose de psychologiquement beaucoup plus compliqué, genre un défi que je me mettais dû à un gros complexe d’infériorité.

    Tout ce que je sais c’est que maintenant, elle sort avec un cousin à moi, et c’est très bien comme ça.

    Kmille, en mode pas-très-fière


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  • Je savais depuis un moment qu’il était un peu amoureux de moi, mais passer à l’étape supérieure ça me disait moyennement.

    Comment je la mets ma tête ? Penchée à droite ou à gauche ?

    Et imagine qu’il penche la tête du même côté ! Trop la te-hon !

    Et la langue elle tourne tout le temps ? Imagine qu’elles arrivent pas à tourner en même temps !

    C’est bon vas-y fais-le après tu te sentiras libérée…

    Ok. Demain, 8h30, dans la petite sente. Promis, on le fait.
    Il est content : en attendant demain, on se colle un bisou et je ne sens qu’une lèvre, on devait pas être synchro.

    Le soir venu, je ne vous dis pas l’angoisse. Je ne peux pas le faire. Je suis pas normale d’avoir pas envie à mon âge. Tant pis je vais pas à l’école. Et après je disparais. Ou je change d’école pour plus jamais le croiser.

    Ma maman me dit qu’on est jamais obligées de faire quelque chose qu’on a pas envie, sauf faire ses devoirs, prendre sa douche, aller à l’école, travailler bien, mettre la table, dire bonjour monsieur et bonjour madame, se laver les mains avant de manger. Bref que la seule chose qu’on est pas obligés de faire, c’est d’embrasser des garçons si on a pas envie.

    Toute la nuit et pendant tout le chemin de l’école, je prépare ma défense et mon speech. J’ai l’estomac noué et je me dis que quand je lui aurais dit je vais m’envoler tellement je serais légère.

    Arrivée à la sente, il est pas là. A 9h non plus.

    Arrivée à l’école, un copain à lui vient me voir.

    Il ne veut plus m’embrasser parce que la veille, pendant le piou, j’ai visé à côté.

    3 ans après on a remis ça et j’avais même plus peur. Ca a duré trois mois, où a fait que s’embrasser. Pas rancunière la meuf.

    Kmille, en mode et-en-plus-il-avait-un-scooter


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