• Quand je me suis réveillée, une délicieuse odeur d'assouplissant a caressé mes narines. Maman, déjà levée depuis deux bonnes heures, étendait gracieusement le linge humide, et chacun de ses mouvements enchantaient mon regard encore ensommeillé.

    Sur la table du petit-déjeuner, un croissant m'attendait près de mon bol. Cher papa, me suis-je dit en regardant ma pâtisserie avec amour, il ne rate jamais une occasion de nous faire plaisir. 

    "Où est papa d'ailleurs ?" m'enquis-je auprès de mes deux jeunes soeurs, levées à l'aube pour réviser leur baccalauréat et examens d'orthophonie.

    "Il est parti faire une grande promenade en forêt avec le chien."

    J'eusse aimé l'accompagner, me dis-je en regardant le soleil traverser les feuillages épais et me promettant de ne pas rater cette occasion la prochaine fois.

    Aujourd'hui dimanche n'était pas n'importe quel jour puisque nous avions convenus ensemble de célébrer la fête des mères : nous nous étions en effet rendus la semaine dernière à un grande week-end familial, qui nous avait empêché de célébrer notre maman en bonne et due forme ledit jour. "Qu'à cela ne tienne", nous étions-nous alors exclamés en coeur, nous la fêterons le 1er juin ! Oui, nous sommes fous, mais c'est aussi ce brin de fantaisie qui définit notre tribu.

    Maman a dressé le couvert dehors, avec l'interdiction de s'occuper du repas : "pour l'occasion, c'est moi qui prend les rênes du fourneau", avait déclaré mon père dans un grand éclat de rire en caressant au passage les fesses la joue de ma mère.

    Une fois mon frère, sa femme et leur trésor de petite fille arrivés, nous avons dégusté l'apéritif, pendant que nous parvenaient de la cuisine les effluves d'un rôti prometteur. Bientôt, ce fut l'heure des cadeaux, et maman ne put dissimuler son émotion à la découverte d'un magnifique album photo doté d'une couverture en lin, sur laquelle était inscrit, en lettres faites de pleins et de déliés : "Photos de nos vacances en famille". Un clin d'oeil aux quinze jours de repos que nous nous apprêtons à partager tous ensemble cet été, dans une magnifique maison de la région toulousaine.

    Le repas se déroula dans la joie et les rires, tandis que le soleil s'obstinait à nous sourire.

    A l'ombre, ma jeune et fraîche belle-soeur arborrait un sourire épanoui, telle une jeune fille en fleur. Son mari, mine radieuse, partageait ses bras entre caresses tendres à son épouse et encouragements complices à sa jeune enfant.
    La fillette, boucles d'or lumineuses et regard brillant, ravissait chacun d'entre nous à chacun de ses mots.
    Le soleil radieux n'avait pas eu raison de mes deux soeurs, que la sagesse avait amenées à regagner chacune leur chambre à la recherche d'un savoir précieux.
    Ma tendre maman inondait sa petite fille de baisers, racontant aux autres membres de la tablée son récent séjour en Bretagne.
    Du salon d'étage nous parvenaient les exclamations de notre père, exceptionnellement autorisé à profiter de son écran plasma en ce dimanche de Roland-Garros.

    D'ailleurs, voilà que la petite Noëmie, douée d'une intelligence rare, nous offir un moment de franche rigolade - passez-moi l'expression - quand, de façon totalement impromptue, elle se mit à courir dans le jardin, criant de sa petite voix enfantine "Wolan Gawos ! Wolan Gawos !"

    Sous une telle chaleur, l'idée me vint alors de proposer à ma nièce de la rafraîchir à l'aide du tuyau d'arrosage. Méfiante au début, elle finit par en redemander, courant autour de moi à la recherche d'une pluie désaltérante.

    Son père eut alors l'idée ô combien malicieuse de tenter de récupérer le tuyau, dans le but de faire de moi l'arroseur arrosé.

    Après un combat effréné dans des cris de joie et des sauts de gazelles, nous décidâmes ensemble la trêve, rejoignant nos fauteuils sous les regards amusés de notre mère, sa belle-fille, notre père et nos soeurs, de leurs fenêtres respectives, piqués par la curiosité à l'entente de tels éclats de joie.

    Bientôt il fut 18 heures et tout le monde dut prendre congé.

    Les habitants de la maisonnée, si vide à présent, vaquèrent à leurs occupations jusqu'à ce que la voix familière et rassurante de la maîtresse de maison les appelle à se rassembler pour partager une grande salade en guise de diner léger.

    Avant de nous laisser aller dans les bras de Morphée, nous partageâmes une tisane au tilleul avec notre voisine et son époux fraichement revenu d'une frégate d'un mois en voilier, qui nous compta ses péripéties alors que la nuit reprenait ses droits.

    Ma famille, c'est comme un catalogue Cyrillus, mais en mieux.

    Kmille, en mode allez-hop-hop-hop-tout-le-monde-au-dodo

    Billet relatant des faits réels, dont la seule et unique vocation est de redorer le blason de ma famille parce que je vous dis pas comme le paternel il l'a mauvaise depuis qu'il a lu le billet de l'autre jour.
    Comme quoi on peut parler bite avec sa fille et être à la tête d'une famille de rêve


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  • Hier soir, s’est déroulé au Printemps de la Mode un after work pour journalistes branchées auquel j’étais donc tout naturellement invitée.

    En gros, le principe, c’est de se retrouver après le travail, comme son nom l’indique. Si ça s’appelait before holidays, ça serait pas la même chose si tu as bien suivi.

    J’y suis allée avec deux copines, dont une qui s’habille comme un cul. Heureusement que la seconde rattrape largement la donne. Bref, la première, comme un cul je vous dis. Mais un cul moche, attention. C’est dommage, elle a plein de qualités. Mais vraiment, elle s’habille comme un cul. Du coup, quand elle m’a demandé comment elle devait venir, je lui ai gentiment dit que c’était comme elle sentait, mais que si elle pouvait éviter le tee-shirt à strass « kiss me » avec les grosses lèvres dessinés dessus, je ne lui en serai que plus reconnaissante.

    Elle a pas tardé à me répondre. 

    « T’inquiète il est dans le carton pour la foire à tout celui-là *. Mais j’en ai un « j’aime la bite » qui fera l’affaire »

    Après, quand tu est bien passée pour une abrutie dans le métro en te marrant toute seule, tu arrives au rendez-vous.

    Comme d’habitude, tu es à l’heure. Comme d’habitude, les autres sont à la bourre. Surtout celle qui s’habille comme un cul. Elle a dû se faire des amis dans le métro grâce à son nouveau tee-shirt, tu te dis.

    Mais comme attendre, c’est comme répéter quand on te dit « heeein ? », t’aimes pas bien ça, tu décide d’entrer, et de lui envoyer les infos pour qu’elle te retrouve : « On est rentrées, rejoins-nous. 6ème étage, Printemps de la Mode. Pour qu’ils te retrouvent sur le listing, tu dis que tu es une amie à moi, que je suis journaliste. Puis, tu donnes le mot de passe, « j’aime le cul », et tu meugles deux fois. »

    La pauvre Lilou n’était pas au bout de ses peines.

    Parce qu’après t’arrives, tu raques 20 euros, tu demandes un cocktail (en prononçant bien cocktèèèèèïïïïl), et tu t’en mets plein la panse, en profitant en même temps des nombreux ateliers.

    Manucure, maquillage, et voyance. Alors évidemment on a voulu aller taquiner la carte de tarot. Depuis le début de la semaine, on se disait qu’on saurait ce soir le nom du futur père e nos 6 enfants dont deux jumeaux.

    On aurait mieux fait de se faire faire un smocky eyes.

    Ma pote Léo a apparemment pas bouclé la boucle avec son ex, mais elle n’arrive pas à savoir lequel. La pauvre voulait un nom, une date, je sais pas moi, au moins un numéro de téléphone ou un groupe sanguin.
    Ma pote Lilou veut un homme un vrai, mais pour l’instant c’est mort pour elle « car un homme un vrai veut une femme une vraie »
    Et moi en retournant les cartes elle a poussé un cri de désespoir, avant de dire « bah dis donc vous êtes pas sortie d’affaire ».

    Kmille, en mode je-vous-emmerde-Irma

    * Si vous faites un tour du côté de Rouen dimanche prochain, vous aurez peut être la chance de tomber sur le fameux tee-shirt, à la foire à tout de Mt-St-Aignan. Vous verrez, il est sublime.


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  • Date : Mardi, 27 Mai 2008 18:34

    Salut Pap, j'ai mis en vente un pull sur E-bay et une nana me demande la longueur. Je l'ai laissé à la maison, peux-tu le mesurer pour moi et me dire ? Merci. Ta fille


    Re : (Sans sujet)

    De : (mon père)@aol.com

    A : (moi)@aol.com

    Date : Mercredi, 28 Mai 2008 12:57

    49 cm ! (pas ma bite, ton pull !)

    Gros poutoux


    Kmille, en mode merci-pap


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  • Bon week-end les amis ? A l'heure où vous vous ruez sur vos ordis pour découvrir le compte-rendu des week-end branchés des bloggeuses non moins branchées, vous allez vous rendre compte que je ne suis pas que strass, paillettes, et soirées partouses tendances.

    Je suis une fille toute simple. Il m'arrive d'être comme vous aussi.

    La preuve : je reviens d'un week-end de randonnée familiale.

    Tout de suite c'est moins bandant hein. Pas de soirée au Macumba, pas de promenade en vélo à Montmartre, pas même une petite virée shopping avec mes amis journalistes, et responsables de com', et tous ces autres gens que je connais et que vous ne connaissez pas. Non non, rien de tout ça.

    Des plaisirs simples et délicieux, à la portée de tout le monde, même de toi, lecteur. Si si, je t'assure, même de toi.

    Claquer la bise à tout le monde en arrivant, sachant que tout le monde c'est quand même mon père et ses 5 frères et soeurs, qui ont donné naissance, pas ensemble je vous rassure, à entre deux et cinq enfants. Et que la plupart de ses enfants-là ont eux mêmes royalement pris le relai, faisant bourgeonner chaque année assez de têtes blondes pour repeupler la planète et poser un sérieux problème dans le calcul des retraites. Faites le calcul, ça en fait un paquet de bises à claquer.

    Découvrir donc les minois de ses petits cousins et cousines si tu as bien suivi, puisque ce sont les enfants de mes cousins et cousines, et s'exclamer dans un cri de joie que "Mon Dieu mais qu'est-ce qu'elle a changé depuis l'année dernière", avant de te rendre compte que heureusement qu'à un an passé elle est a pas la même tête qu'à sa naissance parce que ça ferait désordre, ou que pire, ta remarque est de trop puisqu'il y a un an elle était encore dans les couilles de son père.

    Découvrir le Pays de Caux, sa flore et sa faune. Ses habitants quoi. Finis au calva les habitants. Faut s'accrocher pour les comprendre, mais après c'est sympa. Puis faut mieux les comprendre d'ailleurs, quand ils sont en train de t'expliquer les règles du base du vélorail dans lequel tu viens de prendre place.

    Parce que ceux qui ont pas écouté, ils s'en souviennent encore. On leur avait pourtant dit de s'y prendre tôt pour freiner quand ils voyaient un Stop. L'avantage dans le vélorail, c'est que ça avance tout seul, t'as pas besoin de pédaler. L'inconvénient dans le vélorail, c'est que ça avance tout seul, même quand t'es debout sur le frein. Pour peu que t'ai vraiment pas le cul bordé de nouilles, t'arrives à l'intersection du chemin de terre en même temps que la seule voiture annuelle dans le coin. Et en fermant les yeux pour amoindrir le choc (c'est bien connu quand on ferme les yeux ça fait moins mal), tu te dis c'est quand même con de mourir dans un accident de vélorail. Je vous rassure, tout s'est bien terminé, on en juste perdu un mais bien fait pour lui il avait qu'à être propre en arrivant à la maternelle. Sale gosse.

    Continuer dans l'activité sportive et se mettre à l'accrobranche. Et te dire que l'accrobranche c'est comme marcher avec des chaussures trop petites, ce qui est bon c'est quand ça s'arrête. Parce que quand c'est ton oncle qui t'ouvre le chemin et qui te sert de cobaye, que ton oncle il est colonel et qu'il en a donc vu d'autres, quand ton oncle il te dit en arrivant "c'est con ce truc et c'est un tout petit peu long", tu traduis et ça donne quelque chose du genre "putain mais qu'est-ce que c'est casse-gueule j'ai bien cru que j'arriverai jamais".
    Bref, la prochaine fois je marcherai avec des chaussures trop petites, au moins ça colle pas la gerbe et ça fait pas mal au crâne. Et en plus ça coûte moins cher.

    Se consoler avec un bon apéro et te dire en regardant les autres picoler que t'as de qui tenir quand même, taper le bout de gras avec des oncles, des tantes, des cousins, des cousines, avec leurs maris/femme/conjoint/conjointes et te dire qu'ils tiennent plus de la valeur ajoutée que de la pièce rapportée.

    Te rappeler de ta période ado où tu maudissais ces week-end en te disant que t'avais des choses bien plus importantes à faire comme conclure avec Steevy ou te percer un furoncle, et te dire que t'as bien fait d'insister parce que t'as hâte d'être à l'année prochaine.

    Mater la gent masculine et tomber d'accord avec ta soeur, tes cousines et ton cousin pour dire qu'il y en a certains qui auraient pas dormi dans la baignoire dans d'autres circonstances.

    Te dire à la fin qu'il y a bien un moment où toi aussi tu viendras accompagnée, en croisant les doigts pour que ça soit pas d'un chat ou d'un canari.

    Kmille, en mode we-are-family


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  • C’est bizarre, il y a des expressions que je ne dis JAMAIS, mais alors JAMAIS, sauf quand il faut pas.

    Par exemple je n’utilise jamais l’expression « rire jaune. » Pas besoin dans ma vie de celle-là. Peut être parce qu’avec moi les gens ne rient pas jaunes. Peut-être parce qu’avec moi ils ne rient pas du tout.

    Bref, je ne m’en suis jamais servie de ma vie. Sauf l’autre jour, en parlant à un serveur.

    En plus ça n’était pas du tout à propos. C’est ça qui est bizarre. Il riait vraiment le serveur.

    Je me suis pourtant exclamée, prenant à partie mes amis : « Héhé vous riez jaune là ! »

    C’était un restaurant de sushis. Et le serveur était japonais.

    Kmille, en mode par-contre-après-il-a-vraiment-ri-jaune


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