• J’ai tanné mes parents pendant plus de 10 ans pour me faire percer les oreilles. Malheureusement, dans ma famille, se faire percer les oreilles c’est un peu comme mettre les coudes sur la table ou dire « bonjour » tout court sans ajouter « madame » ou « monsieur » derrière, ça ne se fait pas, et puis c’est tout.

    J’ai insisté, argumenté, fais la gueule, menacé à coup de « jm’en fous à 18 ans je le fais », ça ne les a pas beaucoup ému pour ne pas dire qu’ils n’en avaient rien à carrer. Ils avaient déjà cédé pour le lapin nain, fallait pas pousser le bouchon trop loin Maurice.

    Puis, à mes 18 ans, j’ai eu le droit, et là du coup ça m’a vachement moins amusé de le faire alors j’ai oublié.

    Jusqu’à récemment. Sauf qu’avec quelques années en plus et une crise d’adolescence tardive en cours, le piercing aux lobes d’oreilles c’est beaucoup trop ringard. Et qu’un piercing ailleurs c’est vachement plus rock’n’roll.

    Pour donner à mes parents la raclée qu’ils méritent en guise de vengeance, je suis restée bien évasive sur l’endroit du corps de leur toute petite fille qui allait bientôt accueillir un bijou pourtant réservé aux toxicomanes, petits gens et autres catégories de population de type peu fréquentables.

    Je leur ai dit que j’hésitais entre pommette, arcade, nombril, cou ou langue. En  vrai, j’hésitais entre pavillon de l’oreille droite et pavillon de l’oreille gauche. Comme quoi j’ai quand même des vieux restes d’éducation judéo-chrétienne.

    Avant d’y aller, je suis allée sur Internet. J’aurais peut être pas dû. Internet, c’est un truc à te trouver un cancer du pancréas quand t’as un furoncle sur le menton. Faire des recherches sur Internet avant d’aller se faire piercer c’est un peu comme lire la composition du surimi avant de t’enfiler le paquet. Vaut mieux pas quoi.

    Du coup, je me suis re-longuement tâtée entre pavillon et lobe, entre pistolet et aiguille, entre bijoutier et pierceur et entre oreille gauche et oreille droite.

    Et finalement j’ai décidé d’aller chez le coiffeur. Il paraît que c’est moins risqué.

    L’autorité parentale a encore gagné, mais je n’ai pas dit mon dernier mot Jean-Pierre.

    Même s’ils m’ont prévenus que je serais déshéritée.

    Kmille, en mode jm’en-fous-il-y-aura-que-des-dettes.


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  • J’en avais déjà parlé, mais en ce moment ça me perturbe cette histoire de chianterie dans le couple.  Et la dernière fois j’avais un tout petit peu exagéré sur le côté chiant des filles chiantes.

    Mais dans mon entourage j’ai plein de copines qui sont chiantes juste ce qu’il faut. Et plein de copains, et c’est là que ça se complique, qui échangeraient ce côté chiant de leur nana pour rien au monde.

    D’ailleurs je me faisais une réflexion .
    Imaginez un mec qui dit à sa nana « Qu’est-ce que tu peux être chiante ».
    Ca passe tout seul. Comme si c’était un compliment presque. Parce qu’avoir un caractère bien trempé, c’est un peu comme avoir un meilleur ami homo, c’est le dernier accessoire à la mode.

    Imaginez la même scène, le même mec, la même nana, sauf que cette fois il lui dit : « qu’est-ce que tu peux être conne. » Ou « qu’est-ce que tu peux être moche. »

    Là, bizarrement, ça passe vachement mois bien.

    Conclusion : être chiante, contrairement à être conne ou être moche, c’est pas vraiment un défaut.

    C’est même plutôt une qualité. Mais à manier avec précaution attention. C’est pas moi qui le dit, c’est Clément, mon meilleur ami pas homo.

    J’en parlais avec lui hier, en déjeunant. Il me disait « C’est super d’être chiante, mais le risque c’est d’être relou. »

    Je lui ai répondu « passe moi l’eau, mais d’abord je veux bien la carafe. »

    Après, je lui ai demandé où elle était la nuance.

    Pour toi lectrice, qui comme moi rêve d’être chiante sans être relou, la voilà la nuance.

    Il m’a expliqué qu’être chiante, c’était pas être hystérique, mais être exigeante.

    Il m’a dit aussi qu’il y avait rien de plus insupportable que d’avoir l’impression que sa nana faisait trop de concessions, et qu’elle finissait par céder sur des choses qui lui étaient essentielles.

    Pas « sa » nana à lui, mais les nanas en général. Parce que « sa » nana à lui, justement, elle est pas de celles-là.

    Et c’est ça qui lui plaît, à lui. La certitude que sa nana ne veut pas revoir ses exigences à la baisse pour rentrer dans ses possibilités à lui.

    Ce qui fait qu’il est du coup toujours tiré vers le haut, et qu’il sent qu’il a quelque chose à conquérir.

    Ca doit être des vieux restes de l’époque où le mâle conquérant prenait son bâton et ses poils pour aller conquérir.

    Ca doit les exciter quelque part les hommes, de pas être en terrain conquis.

    Pour moi, au début, être chiante, c’était être hystérique. Genre : « aaaah mais putain mais c’est pas possiiiible ! T’as vu comment t’as mis les sets de taaaaable ! Non mais ça fait 15 fois que je t’expliiiiique ! J’ai l’impression que quand je parle c’est comme si je pissais dans un violoooon ! »

    Mais de toute façon j’ai pas de sets de table, parce que j’ai pas de table, et le jour où un homme met le couvert, moi je pique pas une crise, je le demande en mariage.

    Grâce à mon ami Clément, je sais que ce n’est pas vraiment ça. Sauf si vraiment pour moi, c’est important que les sets de table soient bien mis. Là oui, ça passe. Mais sinon ça casse.

    Parce qu’il m’a dit ça aussi. La chose qui est encore plus énervante qu’une nana qui fait trop de concessions, c’est une nana que s’efforce de gueuler, juste pour montrer qu’elle sait être chiante. Il paraît que ça se sent en fait. Que si tu gueules pour un truc qui te tient pas vraiment à cœur, tu passes fissa de la nana chiante à la nana relou. Et conne et moche en plus peut être (Nico, si tu me lis, je sais, le cumul de mandat c’est ma blague préférée, promis demain j’arrête)

    Finalement tout est bien qui finit bien. Gueuler c’est trop tendance, mais juste pour ce qui nous énerve vraiment. Les filles, c’était bien la peine de se faire chier pendant des années.

    J’ai décidé de me garciser, mais juste ce qu’il faut.

    Je vous tiens au courant. Et je compte sur vos conseils ou vos mises en garde.

    Kmille, en mode je-commence-aujourd’hui-attention-ça-va-chier


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  • Le coup du chien je veux dire. Pour ceux qui ont pas suivi, mon père a donné notre chienne. Et il a reconnu son bonheur au bruit qu'il a fait en partant, alors forcément, il a regretté.

    Pour ceux qui aiment pas les chiens, et a fortiori pas les billets sur les chiens, désolée mais c'est reparti pour un tour. T'en vas pas trop vite, tu verras, il y a aussi de l'amour.

    Parce que c'est tout comme une rupture en fait.

    On ne se rend compte que c'était bien que quand c'est trop tard. C'est là que tout nous manque, sauf les mauvais souvenirs qu'on a pris soin de mettre de côté.

    Les mauvais souvenirs, là, c'est qu'elle se barrait tout le temps et qu'elle gueulait souvent. Comme dans un couple finalement.

    Mais tout ça, on oublie en même temps que le manque grandit.

    Alors, comme dans une rupture, mon pauvre père s'est longuement masturbé les neurones.

    Comme dans une rupture, il a fini par décider de leur donner une seconde chance.

    Comme dans une rupture, il est reparti la chercher.

    Certes, ils en ont pas parlé pendant des heures, et la pauvre bête n'a pas eu son mot à dire.

    Mais visiblement, elle était contente, elle a longuement battu de la queue. Lui non, mais il était content quand même.

    Comme dans des retrouvailles post-rupture, au début ça sera tout rose. Puis les problèmes reviendront, en un peu moins fort, mais ce qui sera beaucoup plus fort c'est qu'il se rappellera que sans elle c'était nul.

    Comme dans des retrouvailles post-rupture, mon père saura (contrairement au commun des mortels des hommes de retrouvailles post-rupture) qu'il faudra forcément changer des choses pour que cette fois, ça marche.

    Il y aura réfléchi, et il s'y tiendra. Il saura qu'on ne change pas comme ça, alors il lui promettra pas monts et merveilles.

    Mais ce qu'il lui promettra c'est de lui offrir un collier électrique et de construire une clôture.

    Comme ça elle pourra plus gueuler, et plus se barrer non plus.

    C'est quand même plus simple que dans nos vraies ruptures.

    Kmille, en mode future-inventrice-du-collier-électrique-pour-hommes-de-retrouvailles-post-rupture


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  • Il était triste.

    Il m’a dit :

    « Je suis perdu. Je crois que je regrette. »

    Depuis le début, je lui avais dit pourtant, qu’il pourrait pas vivre sans elle.

    « J’avais bien réfléchi pourtant, ne va pas croire que c’était une décision facile. Mais les mauvais moments prenaient trop de place. Je ne voyais plus que les contraintes. Me séparer d’elle, c’était la seule issue que je voyais. »

    C’est un peu facile papa. De prendre un engagement et de baisser les bras quand on se rend compte que c’est pas si facile.

    « Tu ne vis pas à la maison, tu ne sais pas l’ambiance que ça créait. Je t’assure que ça devenait vraiment pesant. »

    Moi ce que je sais, c’est que la maison sans elle, c’est plus vraiment la maison.

    « Je sais ma puce, c’est aussi ça qui me perturbe. Quand je pense à vos relations, je me dis que j’ai pas le droit de tout bousculer comme ça... »

    En même temps, ça n’a pas à rentrer en compte. C’est ton problème, et ça ne concerne que vous. Quelle que soit ta décision, je ne te la reprocherai pas. Ce qui compte, c’est que tu sois bien, et que elle aussi.

    « Justement, j’avais le sentiment qu’elle s’ennuyait avec moi. Je ne lui consacrais pas assez de temps. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’elle serait plus heureuse avec quelqu’un d’autre.
    Aujourd’hui, si j’étais sûr que je lui manquais, je n’hésiterai pas une seconde de plus à aller la chercher. »

    C’est pas ça la question papa. Demande toi d’abord si elle te manque à toi.

    « Ce matin en me réveillant, j’ai senti son manque dans mon bide. J’aurais tout donné pour qu’elle soit là. Je repensais à ses expressions, à nos bons moments, et je ne supportais plus l’idée qu’elle soit ailleurs qu’avec moi. »

    Il y a deux semaines, mon père a donné notre chien. Je crois qu’il regrette.

    Kmille, en mode reviens-chien-chien


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  • Je sais pas vous mais moi quand j’écoute de la musique à fond, j’ai l’impression d’être dans le clip.

    Si c’est une chanson triste, je prends un air de circonstance et je suis persuadée que les gens me regardent en se demandant quel mystère cache cet air grave et mélancolique. Après, il suffit que j’ai deux mèches qui s’envolent pour avoir l’impression que je marche au ralenti.
    Alors je m’assois dans le métro, je croise négligemment les jambes, et je regarde la vitre en mettant mes yeux dans le vide, comme ça. Dommage que vous voyiez pas, franchement j’ai l’air trop mélancolique.
    Je fais semblant d’être triste, mais je le fais pas exprès, puis quand je suis arrivée, je me lève, au dernier moment, comme si je sortait brusquement de mes rêveries, je descends, sans un regard en arrière, et je me dis que les gens me regardent partir en se disant quel mal a bien pu frapper cette jeune femme que rien ne semble disposer à souffrir.

    Si c’est un bon vieux rock bien violent, là je me mets en mode rebelle. Plus rien ne me fait peur, et je te jure tu me remarches sur les pieds une fois comme ça, je te jette sur le quai avec ta grand-mère et ton chat. Ouais même toi, là, le grand noir baraqué, je te prends, je te retourne et je te fume. Euh non pas toi finalement, mais ton petit frère de 12 ans oui. Et puis je vais acheter un pack de bière pour aller les boire sur la pelouse avec des potes.

    Ca va même plus loin en fait, et c’est bien ça qui me perturbe. J’ai tellement le rythme dans la peau que ça me fait des trucs bizarres au niveau de la respiration. Un morceau d’Arctic Monkeys par exemple, ça me coupe le souffle. Au début je croyais que c’était parce que c’était vraiment trop bon. Mais en fait c’est pas ça, ou pas que. Le vrai souci, c’est que je respire au rythme de la musique. Et va-t-en respirer sur un morceau d’Arctic Monkeys.

    J’ai dû avoir un aïeul groover. C’est pas possible autrement, j’ai trop la musique dans la peau. J’avais une arrière grand-mère super balaise en orgue, c’est peut être de là que ça me vient, tiens.

    Kmille, en mode et-quand-je-marche-c’est-toujours-dans-le-rythme-alors-c’est-chiant-quand
    -je-suis-sur-shuffle


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